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Critique de Ileauxtresors


Petite visite sur Babelio pour partager l'une des rares lectures que j'ai réussi à achever en cette période où mon travail ne me laisse pas le temps de lire !

La trilogie du problème à trois corps est LE phénomène SF de ces dernières années et la récente adaptation par Netflix ne va pas manquer de faire du bruit. Les tomes 1 et 2 m'avaient fascinée par la densité de leur univers, la cohérence avec laquelle Liu Cixin examine les implications à court et (très !) long terme de son incroyable hypothèse et la résonance politique, sociale et scientifique de son intrigue. Je dois avouer que ce 3e volet m'a parfois perdue.

Après une incursion dans la Constantinople de 1453 et une réflexion physico-philosophique sur l'origine de l'univers, j'avais pourtant repris mes marques dans l'ère de la dissuasion établie à la fin de la forêt sombre. L'histoire ne pouvait pas en rester là. D'une part, la dissuasion des Trisolariens reposait sur Luo Ji qui n'était pas immortel. Il allait donc fatalement devoir se demander qui prendrait son relai et à quelles conditions. D'autre part, on ne savait pas ce qu'étaient devenus les vaisseaux qui avaient pris la fuite lors de l'Ultime bataille. Et surtout, dans un univers aussi vaste, les relations avec Trisolaris pouvaient in fine n'être qu'un problème parmi d'autres…

Je reste impressionnée par l'imagination sans bornes de Liu Cixin et sa capacité à envisager imparablement les implications de ses prémisses. J'apprécie la réflexion à laquelle il nous convie sur la mémoire courte des humains, leurs difficultés à résoudre les dilemmes d'action collective, leur présomption, leur manque de rationalité. Mais je me suis perdue dans les discussions sur les fragments dimensionnels qui traversent l'univers, la propulsion par courbure, les champs noirs qui réduisent la vitesse de la lumière, les doubles métaphores enchâssées, les sous-univers microscopiques et leurs répercussions potentielles sur le mouvement d'expansion-contraction de notre univers. J'ai perdu mes repères spatio-temporels face aux allers et venues au fil des millénaires et des galaxies. Et j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages qui m'ont semblé désincarnés du fait de la perspective macroscopique.

Par ailleurs, après avoir passé près de 3.000 pages avec Liu Cixin, je dois dire que je suis un peu agacée par sa vision holiste des choses – libertés et démocratie semblent toujours compliquer inutilement les réponses humaines, les femmes sont entravées par leur empathie alors qu'il serait tellement plus rationnel de s'en remettre à des hommes (militaires, politiques ou experts du renseignement) ne craignant pas de prendre les mesures qui s'imposent.

Cela dit, je ne regrette pas une seule seconde l'immersion dans cette série d'une ambition folle qui se démarque complètement de tout ce que j'ai pu lire par ailleurs. Elle est vraiment à lire, pour le plaisir de se laisser surprendre par une intrigue véritablement vertigineuse et pour la rencontre grandiose de l'astrophysique, de la philosophie et de la poésie.
Lien : https://ileauxtresors.blog/2..
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