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Critique de Bequelune
Est-ce que Liu Cixin a voulu écrire un livre de vulgarisation scientifique ou bien un roman ? On pourrait se le demander tant ce premier tome a des défauts évidents (personnages fades et mal construits) et des passages expliquant la physique absolument passionnants. Mais le plus étrange, c'est que ce livre indéfinissable fonctionne très bien. Je l'ai dévoré !
Le spitch de départ mêle deux époques. Dans le présent, un cadre scientifique des nanostechnologies voit apparaitre un compte à rebours devant ses yeux, dans un contexte où de nombreux physiciens à travers le monde se suicident. A l'époque de la Révolution culturelle, Ye Wenjie assiste à l'exécution de son père et déambule, désabusée de l'humanité, dans une Chine maoïste violente et fanatisée.
Le lien entre ces deux-espaces temps se traduit surtout par un lieu, une gigantesque antenne capable d'émettre des radiofréquences massives dont on met longtemps à comprendre le rôle exact (enfin… si on a pas lu l'étrange spoiler en 4e de couv).
J'ai beaucoup aimé ce roman et son atmosphère pleine de mystère et d'énigmes scientifiques. L'auteur n'est jamais rebuté par de longues explications pour nous faire comprendre des choses pourtant ardus, comme le fond diffus cosmologique. Je lui trouve un certain talent d'écriture pour rendre visuel des concepts. Par exemple, le long passage où un prothon est « plié » en 2, 3 ou 11 dimensions est assez fascinant. L'idée du jeu vidéo qui occupe plusieurs chapitres est également innovante et bien menée.
A ce titre, la série dont je n'ai encore visualisé que le premier épisode, va beaucoup plus vite que le roman et gâche cette atmosphère de mystère et de vulgarisation scientifique, qui sont pourtant les deux points forts du roman. Par contre elle corrige son principal défaut : les personnages.
Wang Mio, le personnage principal, est aussi fade que mal construit. S'il a une femme et un jeune fils, cela n'impacte en rien son parcours. Son job de chercheur-entrepreneur semble ne pas avoir beaucoup d'importance non plus. En fait l'auteur utilise simplement ce personnage pour se déplacer de lieu en lieu et le faire rencontrer d'autres personnages, souvent aussi fades, qui vont nous expliquer tel ou tel éléments. C'est une sorte de coquille vide. le paradoxe, c'est que malgré ces personnages sans enjeu, l'histoire reste captivante.
Heureusement, quelques personnages tirent leur épingle du jeu. Ye Wenjie, plus difficile à saisir, est aussi plus attachante, son histoire déployée sur deux périodes est riche d'enjeux familiaux et historique. J'ai aussi beaucoup aimé le perso du flic ripoux, son caractère imbuvable mais son art de l'observation et de l'analyse admirables.
En résumé, un roman avec des personnages complètement ratés, mais qui reste captivant et original grâce à ses bonnes trouvailles et à l'écriture à la fois simple, visuelle et maitrisé de l'auteur.
Le spitch de départ mêle deux époques. Dans le présent, un cadre scientifique des nanostechnologies voit apparaitre un compte à rebours devant ses yeux, dans un contexte où de nombreux physiciens à travers le monde se suicident. A l'époque de la Révolution culturelle, Ye Wenjie assiste à l'exécution de son père et déambule, désabusée de l'humanité, dans une Chine maoïste violente et fanatisée.
Le lien entre ces deux-espaces temps se traduit surtout par un lieu, une gigantesque antenne capable d'émettre des radiofréquences massives dont on met longtemps à comprendre le rôle exact (enfin… si on a pas lu l'étrange spoiler en 4e de couv).
J'ai beaucoup aimé ce roman et son atmosphère pleine de mystère et d'énigmes scientifiques. L'auteur n'est jamais rebuté par de longues explications pour nous faire comprendre des choses pourtant ardus, comme le fond diffus cosmologique. Je lui trouve un certain talent d'écriture pour rendre visuel des concepts. Par exemple, le long passage où un prothon est « plié » en 2, 3 ou 11 dimensions est assez fascinant. L'idée du jeu vidéo qui occupe plusieurs chapitres est également innovante et bien menée.
A ce titre, la série dont je n'ai encore visualisé que le premier épisode, va beaucoup plus vite que le roman et gâche cette atmosphère de mystère et de vulgarisation scientifique, qui sont pourtant les deux points forts du roman. Par contre elle corrige son principal défaut : les personnages.
Wang Mio, le personnage principal, est aussi fade que mal construit. S'il a une femme et un jeune fils, cela n'impacte en rien son parcours. Son job de chercheur-entrepreneur semble ne pas avoir beaucoup d'importance non plus. En fait l'auteur utilise simplement ce personnage pour se déplacer de lieu en lieu et le faire rencontrer d'autres personnages, souvent aussi fades, qui vont nous expliquer tel ou tel éléments. C'est une sorte de coquille vide. le paradoxe, c'est que malgré ces personnages sans enjeu, l'histoire reste captivante.
Heureusement, quelques personnages tirent leur épingle du jeu. Ye Wenjie, plus difficile à saisir, est aussi plus attachante, son histoire déployée sur deux périodes est riche d'enjeux familiaux et historique. J'ai aussi beaucoup aimé le perso du flic ripoux, son caractère imbuvable mais son art de l'observation et de l'analyse admirables.
En résumé, un roman avec des personnages complètement ratés, mais qui reste captivant et original grâce à ses bonnes trouvailles et à l'écriture à la fois simple, visuelle et maitrisé de l'auteur.
