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Critique de Soleney


J’avais lu ce livre pour la première fois quand j’avais seize ans. Pour faire simple, je me rappelle avoir dévoré ce pavé de 570 pages en deux ou trois jours. En bref : j’avais TOUT adoré, tant les personnages, que l’histoire, que l’humour, que la romance, que l’écriture… Ma série préférée du moment.
Disons que mon avis a quelque peu évolué, maintenant.

Tout d’abord, l’histoire. J’aime toujours le scénario, même si désormais, le thème des anges et des démons a été abondamment traité par la littérature jeunesse (et plus particulièrement young adult). Malgré tout, l’auteure a réussi à créer un monde assez complexe, pas très original mais qui a ses règles et son passé politique.
Pour faire simple, les démons sont le grand mal de tous les univers. Ils sont capables de se transporter d’une dimension à l’autre, les colonisent jusqu’à épuisement, puis recommencent avec une autre. Désormais, c’est notre tour de subir leur assaut. Mais les races vivant dans notre monde ne sont pas alliées pour autant. La méfiance et le dégoût empoisonnent leurs relations. Les Chasseurs d’Ombres (des hybrides mi-anges, mi-hommes) ont tendance à mépriser les Créatures Obscures (loups-garous, vampires, sorciers et faes en tous genres), qui le leur rendent bien. Les tensions sont telles que des Accords ont dû être passés et que des lois ont dû être signées par l’Enclave (organisme gouvernemental des Chasseurs) pour limiter les effusions de sang. Mais des groupes extrémistes de Nephilims rêvent toujours de purifier le monde pour qu’il n’appartienne qu’aux êtres humains. Ceux qui passent à l’action ne font qu’empirer des relations déjà bien dégradées. Dans le même temps, le nombre de Nephilims ne cesse de baisser, tandis que celui des démons augmente constamment (mais combien sont-ils ?).
Bien entendu, toutes ces luttes sont clandestines se déroulent sous les yeux des humains normaux, qui ne peuvent rien voir grâce aux très pratiques charmes d’illusion.
Donc voilà, un univers assez poussé et plutôt intéressant.

Ensuite, les personnages.
Clary, qui n’a (presque) rien à voir avec tout ça, se retrouve plongée dans cette guerre millénaire jusqu’au cou le jour où sa mère disparaît mystérieusement. Elle est capable de voir des choses qu’elle ne devrait même pas imaginer, et à ce titre, elle va grandement intéresser l’Institut. Comment une simple Terrestre parvient-elle à percer les illusions magiques ?
Cette jeune héroïne m’a un peu tapé sur les nerfs à cause de certaines de ses réactions, que j’ai trouvées irréfléchies. Mais bon, elle a quinze ans, presque seize (à peu près l’âge que j’avais quand j’ai découvert La Cité des Ténèbres), et ce défaut ne m’avait pas du tout frappée. Elle a donc sûrement des réactions normales d’adolescente.
Mais par contre, elle adopte tellement vite l’idée d’un combat entre les Nephilims et les démons, la possibilité que plusieurs races magiques existent sous le nez et à la barbe des humains que je n’ai pas trouvé ça crédible – même à l’époque.
Les autres personnages m’ont laissé la même sensation qu’avant : j’aime bien Jace (grâce à son humour), j’aime bien Simon (pour la même raison), je suis neutre par rapport à Isabelle et Alec. Magnus m’était sympathique (il a un égo surdimensionné^^). L’humour décapant de l’auteure nous les rend attachants, car elle glisse des réplique très croustillantes dans les bouches de certains d’entre eux.

Mais il faut que j’aborde le point crucial : la romance de Clary et Jace. Elle m’a paru beaucoup plus cucul la praline qu’autrefois. Déjà, l’auteur multiplie les scènes hasardeuses : à chaque fois qu’ils sont en voiture, un coup de volant précipite Clary dans les bras du beaauuu jeune homme – qu’ils sont coquins, ces conducteurs…
Et beau, ça il l’est ! Beaux cheveux, beaux yeux, belle silhouette, charme indéniable… Jace est le prince charmant incarné ! Il ne lui manque que l’armure et le cheval blanc. Et la délicatesse, car il n’est heureusement pas dénué de personnalité : son humour est aussi incisif que sa stèle, et son égo semble en-dehors de toute proportion. Évidemment, toutes les femmes lui mangent dans la main, et il n’a qu’à se baisser pour les cueillir (elle n’est pas belle, la vie, quand on n’a que dix-sept ans ?). Mais il n’y en a qu’une qui fait battre son cœur et c’est… C’est ? Clary, bien sûr ! Parce que son sens de l’ironie ne sert qu’à cacher le fait qu’il ait un gros cœur tout mou et tout sensible, et qu’en fait, il est très romantique. Classique…

Mais il n’est pas le seul à être beau. En fait, la plupart des personnages importants et secondaires le sont : Clary (mais elle ne le sait pas), Alec, Isabella, Valentin, Jocelyne, Magnus Bane, la majorité des vampires et plein d’autres que j’ai oublié. C’est un festival de mannequins qui défile sous nos yeux. Les quelques moches sont Hodge et Simon (et encore, son potentiel sera révélé au fil de l’histoire).

Et pour terminer, l’écriture.
Cassandra Clare écrit bien, elle maîtrise les ficelles de son histoire suffisamment pour qu’on ne perde pas d’intérêt à lire. Les rebondissements s’enchainent et les piques pleuvent, déclenchant mon hilarité malgré moi – et la surprise de mes voisins…
La seule critique que je pourrais faire est celle sur l’épilogue, qui dure trop longtemps selon moi. D’ailleurs, il se termine sur une note extra-positive, alors que le début du tome 2, qui poursuit l’action quelques minutes après, est plutôt maussade. Comme j’ai enchainé les deux livres dans la foulée, ça m’a fait un peu bizarre.


C’est quand même une bonne série jeunesse. Personnellement, je ne serais pas capable de la relire des dizaines de fois comme l’a fait ma sœur, mais je l’aime bien. La romance a une part peut-être un peu trop importante à mon goût, elle est un peu trop parfaite ou passionnelle, mais une révélation finira par compliquer les choses. Outre cela, l’univers est sympa et l’histoire ira en s’approfondissant au fil des tomes.
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