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Critique de Cartouches


La fausseté du monde contemporain

Avant la parution des trois chefs-d'oeuvre de Thomas Clavel qu'on ne saurait trop recommander aux lecteurs de ces lignes (𝑼𝒏 𝑻𝒓𝒂𝒊̂𝒕𝒓𝒆 𝒎𝒐𝒕, 𝑯𝒐̂𝒕𝒆𝒍 𝑩𝒆𝒂𝒖𝒓𝒆𝒈𝒂𝒓𝒅 et 𝑳𝒆 𝑱𝒂𝒓𝒅𝒊𝒏 𝒅𝒆𝒔 𝒇𝒆𝒎𝒎𝒆𝒔 𝒑𝒆𝒓𝒅𝒖𝒆𝒔 édités par La Nouvelle Librairie) est sorti en 2019 un recueil de nouvelles : 𝑳𝒆𝒔 𝑽𝒐𝒄𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔 𝒊𝒏𝒇𝒆𝒓𝒏𝒂𝒍𝒆𝒔.

Les trois nouvelles de 80 pages chacune qui composent l'ouvrage décrivent notre modernité finissante. Elles nous plongent dans des univers différents, avec des personnages issus d'horizons variés, mais elles convergent dans l'omniprésence du faux.

𝑭𝒂𝒖𝒔𝒔𝒆𝒔 𝒓𝒐𝒖𝒕𝒆𝒔, la nouvelle douloureuse, nous narre l'histoire de quatre jeunes gens happés par la modernité. Nous suivons les mésaventures de Xavier, un financier qui a investi dans le 𝐵𝑖𝑡𝑐𝑜𝑖𝑛, de Wu, un célèbre 𝑟𝑜𝑜𝑓𝑡𝑜𝑝𝑒𝑢𝑟 chinois (il se filme lors de ses ascensions de buildings et diffuse ses exploits sur YouTube), d'Aboubakar, jeune clandestin qui arrive à Paris en quête d'une vie meilleure et de son frère Ousmane qui travaille dans les mines d'or du Mali.
Thomas Clavel expose leurs espérances et leur infortune dans cette époque de faux-semblants. Les destins de ces 4 personnages vont s'entrecroiser et leurs rêves (richesse, célébrité, exil) les perdre.

La nouvelle furieuse, 𝑷𝒐𝒖𝒓 𝒅𝒆 𝒇𝒂𝒖𝒙, est l'histoire, racontée sur le ton humoristique, d'un exercice-attentat au sein d'un collège de banlieue parisienne qui ira plus loin que le simple entrainement qu'il est censé être. En parallèle de l'exercice d'attentat-prise d'otages, des djihadistes vont tenter un véritable attentat.
A travers cette farce, l'auteur dépeint un monde qu'il connait parfaitement : celui de l'éducation nationale, des collégiens de banlieue et des professeurs.

Place à l'amour dans la troisième nouvelle : 𝑳𝒆𝒔 𝑭𝒂𝒍𝒔𝒊𝒇𝒊𝒄𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔. L'auteur nous immerge dans le monde de l'art, nous suivons une dénicheuse de tableaux contrefaits dans sa recherche de l'amour. Léonor Vallard, trentenaire parisienne, n'a que le dépistage de contrefaçons dans sa vie, elle s'y offre sans mesure, jusqu'au jour où elle rencontre Gabriel Fapreste, un artiste-peintre réalisant des faux de grands maîtres.
Le récit est constellé de références aux tableaux de maîtres, et l'on croise avec grand plaisir Modigliani, Balthus, Greuze, Sisley ou Le Corrège.

Prémices des futurs romans de l'auteur, on retrouve dans ces nouvelles sa langue, son style ciselé et son art de toucher juste. Promesses et perspectives ouvertes vers de prochains récits, ces nouvelles amorcent les sujets qui prendront une place particulière dans son oeuvre (l'art, la religion, la critique de l'époque, les relations hommes-femmes).

Lien : https://www.facebook.com/pho..
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