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Critique de Gruizzli


Avec ce livre, je finis ma collection de Clavel que je possède, soigneusement rangé dans ma bibliothèque. Car Clavel est un auteur que j'apprécie particulièrement pour son style toujours au plus près des personnages, sa façon de décrire la vie des petites gens et les peines des hommes, mais surtout parce que Clavel nous parle d'un monde, celui qu'il a connu, celui qu'il a admiré, un monde fait de ceux d'en-bas qui vivent de leur propre force de travail, de leur solidarité et de leur liens. Et non de non, ça fait du bien de lire des oeuvres qui invitent autant à vivre !

Benard Clavel traite ici d'un hercule, ces hommes de foires et de cirque qui impressionnaient le tout-venant par leur force extraordinaire et par des tours qui épataient la galerie. Un métier de chaque instant, entre boniments dans les rues, tours dans les foires et voyages dans les petits villages reculés du Jura (Clavel y revient souvent). Il nous parle de souffrance humaine, de dureté de la vie, de la mort et d'une farouche volonté de vivre qui habite chaque humain. Ce sont des personnes qui doivent apprendre à vivre à chaque instant, qui sont obligés de s'entraider pour ne pas sombrer et qui sont avant tout incomparablement humain, dans leurs colères, leur solidarité, leurs amours et leur empathie. L'émotion est toujours présente chez Clavel, il y a toujours la mort qui rôde, inlassablement, rappelant que tout humain la connaitra un jour ou l'autre. Ce sont des considérations évidentes, qu'il nous rappelle à chaque ouvrage.

Après, en dehors des qualités intrinsèques des ouvrages de l'auteur, qu'a pour lui cet ouvrage spécifiquement ? Il semblerait que ce ne soit pas du meilleur cru, pour ce que j'en juge, mais d'un bon cru tout de même. A travers Pierre, jeune homme qui découvre ce monde par la gentillesse de Kid Léon, colosse de foire qui lui fait prendre des responsabilités et le traite enfin comme un être humain. A travers quelques considérations, on parle de l'abrutissement des ouvriers sur les machines, de la peine de bien des gens pour oeuvrer et de la nécessité de s'entraider pour se soigner (nous parlons d'un temps où la sécurité sociale n'est pas universelle). Clavel est une personne du côté des ouvriers, il ne fait aucun doute, et le roman se permets d'appuyer dessus à plusieurs reprises. Mais au-delà de ces considérations c'est surtout la personnalité de Kid qui transpire de ces pages, toujours au-delà de l'histoire. On sent une réelle admiration de Clavel pour ces gens-là, et ce petit homme en particulier. Une admiration sincère qui nous est directement communiqué. Et c'est lui, le personnage qui est le coeur de cette oeuvre. de fait, le récit ne dépasse pas réellement cette admiration, ne le faisant pas décoller au-delà comme Clavel à déjà su le faire avec d'autres livres qui m'ont plus plu. Mais en dehors de cette considération, je trouve qu'il y a là un roman très beau, toujours aussi bien écrit et qui mérite que l'on s'y attarde un peu. Un roman qui sent la vieille France mais aussi la sueur et l'amour. Un roman de Clavel.
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