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Critique de GaLim


GaLim
29 décembre 2023
Réussir à prendre le "Dernier train pour Londres" ou mourir sous les bottes des nazis. Voilà un voyage inspiré de faits réels qui est déchirant.

Stephan Neuman est un adolescent juif vivant dans une belle demeure viennoise avec ses parents, propriétaires pour moitié avec la tante Lisl d'une vénérable institution : la Maison Neuman, chocolatiers de père en fils, située dans le centre historique de la capitale autrichienne.

Zofie-Helene Perger, l'amie de Stephan est également une adolescente autrichienne mais catholique, petite-fille de tchécoslovaques, et issue d'une famille plus modeste. Son père ayant été "suicidé" (soit victime d'un assassinat déguisé) quelques années plus tôt, c'est son grand-père Otto, coiffeur de son état, qui joue le rôle de protecteur pour la petite famille composée également de Käthe, la mère de Zofie-Helene, journaliste opposante au régime nazi et Johanna dite Jojo, la petite soeur âgée de trois ans.

L'histoire débute à Vienne l'année 1936, soit à l'aube des brusques changements politiques qui marqueront l'histoire à tout jamais. Les deux adolescents, Stephan et Zofie-Helene ne s'en soucient guère pour l'instant, tant la vie semble s'écouler paisiblement. Seules comptent leurs passions qui sont l'écriture de pièces de théâtre pour lui, avec comme modèle l'écrivain Stephan Zweig, et les mathématiques pour elle. Avec leur comparse Dieter ils jouent, s'amusent, rigolent, flirtent... Jusqu'au jour où les nazis débarquent en force à Vienne, commencent à stigmatiser les juifs, à les persécuter, à les ghettoïser, à les arrêter, à les tuer. Dieter adhère très vite à l'idéologie des nazis sans se soucier de son ami Stephan, quant à Zofie-Helene, elle découvre alors la judéité de son ami. A partir de là, leurs vies basculent...

Un constat s'impose : en tant que garçon juif et en tant que fille d'opposante au régime, Stephan et Zofie-Helene doivent fuir l'Autriche maintenant annexée par l'Allemagne. Et c'est là qu'intervient leur ange gardien, Tante Truus. Gertruida Wijsmuller-Meijer de son vraie nom, est une femme engagée et de convictions. Néerlandaise, non juive, n'arrivant pas à procréer avec son mari Joop, elle décide de mettre sa vie au service des enfants en danger. le plus souvent en toute clandestinité, elle part en Autriche récupérer des enfants juifs pour les accompagner en train et en voiture vers les Pays-Bas. Mais un projet beaucoup plus ambitieux voit le jour avec l'aide de riches britanniques et ironie du sort, avec le nazi Eichmann qui met Tante Truus au défi de convoyer 600 enfants en un seul voyage. Pas un de moins, pas un de plus, direction l'Angleterre.

Beaucoup d'éléments dans ce roman sont des faits historiques, pour certains peu connus du grand public, comme le convoyage d'enfants, appelés Kindertransport, vers des pays tiers. L'auteure rend également un bel hommage à Tante Truus qui n'est en rien un personnage fictionnel, mais une véritable résistante néerlandaise qui a bel et bien existé : quel courage et quelle abnégation !

"Dernier train pour Londres" est donc un roman "mémoriel" et historique déchirant de par son histoire, mais peu bouleversant en raison de la plume de l'auteure qui, je trouve, manque un peu de sensibilité. Sans cela, j'étais pas loin du coup de coeur.

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