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Critique de ecceom


Un pavé pour un groupe un peu lourd

Aussi improbable que cela semble, certaines personnes apprécient Pink Floyd (quand même !), mais aussi Queen. Alors, là !

Ces mêmes, dont votre serviteur, poussent parfois le vice jusqu'à acquérir ces gros livres que sont « La totale » consacrés à ces groupes.

Entendons-nous. « Pink Floyd La totale » est, il faut bien le reconnaître, formidable. Bien écrit, très bien documenté, très complet et instructif. Un modèle, qu'on rangera à côté du Povey, au besoin en remisant au grenier le Pink Floyd de Nick Mason, assez décevant.

« Queen La Totale » est parfait lui-aussi, mais à sa manière, emblématique.

Non pas que cet ouvrage soit beaucoup plus qu'une compilation d'articles retravaillés, repiqués çà et là, agrémentée de photos pas désagréables, mais le tout sans beaucoup de plus-value. On peut saluer le travail, mais on apprend quand même assez peu sur chaque chanson, que ce soit au niveau des textes (où on comprend que les membres du groupe n'évoquaient jamais ce sujet entre eux), que des musiques ou des instruments.

En effet, l'exégèse est limitée, les considérations techniques hélas, encore plus, sauf à considérer que citer à tout bout de champ (chant ?) la fameuse Red Special de Brian May, soit une donnée suffisante.

Mais, dans sa relative inconsistance, ce livre contient au fond, tout Queen, groupe à la fois talentueux et boursouflé, candide et cynique, souvent jouissif, mais finalement, même de manière assumée, un peu creux.

C'est d'ailleurs ce qui explique la différence avec Pink Floyd à qui on pourrait pourtant attribuer certains des mêmes qualificatifs.
Car le groupe mené par Waters/Gilmour (avant – Barrett était peut-être un génie mais les historiettes psychédéliques auraient sans doute tourné court- et après, l'auto-parodie conduite par Gilmour était affligeante) a su se montrer ambitieux, tandis que les Mercury's boys ont rarement voulu s'élever au-dessus d'un rôle revendiqué d' "entertainers" quitte à patauger dans le mauvais goût le plus total : filles nues à vélo (Jazz), refrains de stade (We Will Rock You/We Are The Champions), costumes gênants (Arlequin pour Freddie, Short Fluo pour Deacon, ailes de chauve-souris pour May...), conscience politique en berne...

Même si ça n'empêche pas d'apprécier ce groupe, Queen est rarement sorti de la pompe et de l'emphase, plombant des chansons qui auraient pu émouvoir (Life is real, Scandal, Who Wants to Live Forever, Jealousy...par exemple, d'un riff lourdaud, d'un synthé disgracieux ou d'un effet de batterie électronique déplacé). Et pour en finir avec la comparaison avec Pink Floyd, mettons sur la balance les 2 titres emblématiques des 2 groupes : Money d'un côté, Bohemian Rhapsody de l'autre. L'évidence saute aux oreilles. La caractérisation aussi.

C'est donc ce même plaisir coupable qui fait l'intérêt du livre, comme du groupe. On peut éventuellement s'en contenter.

On peut aussi se dire que tant qu'à frôler le ridicule, autant que ce soit le fruit d'une volonté délibérée, d'une distance salutaire, que d'autres n'avaient pas toujours (qui a dit Emerson Lake And Palmer ou Yes?).

On peut enfin et surtout se rappeler que Queen a été dès le départ détesté par la quasi-totalité des critiques britanniques et haï par Nick Kent et Manoeuvre.

S'il ne fallait finalement qu'un gage de respectabilité...
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