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Critique de Elise_ademimot


Je n'avais encore jamais entendu parler de ce livre qui a fait beaucoup de bruit outre atlantique, mais le résumé promettait une lecture originale qui a su interpeler mon côté geek :) le fait que ce roman soit un one-shot a également aiguillé mon vote.

Wade est un jeune homme de 19 ans, habitant dans ce qui pourrait être les bidonvilles du futur, près d'Oklaoma City. En 2045, on retrouve ces bidonvilles constitués d'empilements vertigineux de mobil-homes, à proximité de toutes les grandes villes. Leurs habitants vivent dans la misère, la totale désillusion et cherchent un peu de réconfort dans l'Oasis. L'Oasis est un univers virtuel inventé par James Halliday, dans lequel tout devient possible. Avec le triste constat de l'état de la planète à tous les niveaux (écologique, économique...), l'humanité tout entière préfère fermer les yeux et s'immerger dans cet échappatoire virtuel. À la mort de son créateur, une lueur d'espoir d'une vie un peu meilleure naît parmi la communauté des joueurs. Halliday a caché à l'intérieur de l'Oasis, les clefs qui feront de leur possesseur, l'héritier de son empire. Commence alors l'ultime chasse au trésor à laquelle prennent part Wade (sous le pseudo de Parzival) et des millions de joueurs (surnommés gunters / chasseurs). Mais la route menant à la récompense finale est longue, truffée d'énigmes, baignant dans l'univers des années 80, qu'il faudra résoudre et d'adversaires qu'il faudra surpasser.

Lorsqu'on lit Ready Player One, on ne peut pas s'empêcher de se demander si on est pas en train d'emprunter le même chemin que celui qui a conduit à ce futur en plein déclin. La pollution, le réchauffement climatique, l'épuisement des ressources naturelles et la disparition d'espèces animales et végétales sont des inquiétudes très actuelles. Que ferons-nous lorsqu'il ne restera plus rien ? Un autre univers, même virtuel, est alors très reluisant. C'est ce que la plupart des adultes ont choisi pour eux et leurs enfants. Au lieu d'agir, ils sont restés passifs et se sont voilés la face. La dépression en a conduit plus d'un à se noyer dans la drogue. L'Oasis devient alors une nounou, assure une scolarité online et offre un semblant d'avenir aux jeunes de cette nouvelle génération. Ce postulat m'a vraiment marquée.

Wade a une enfance qui n'échappe pas à la règle. Il est orphelin depuis ses 11 ans et dort dans la buanderie du mobil-home que possède sa tante (une sale bonne femme !). Pour s'en sortir, il récupère et répare des ordinateurs et voue le reste de son temps libre à étudier l'Almanac, une sorte de mémoire qu'a laissé Halliday à disposition des utilisateurs de l'Oasis en quête de l'easter egg (message ou fonction cachée à l'intérieur d'un programme ou d'un jeu vidéo). Je me suis très vite attachée à ce héros solitaire, qui n'a pas eu beaucoup de chance dans sa vie. le ton qu'il emploie pour décrire son univers est dur, sarcastique. J'ai tout de suite compris et épousé son attrait pour le virtuel et la quête d'Halliday.

Aech partage avec lui cette passion et bien qu'ils ne se soient jamais rencontrés dans la vie réelle, Wade et lui sont devenus meilleurs amis. Art3mis rêve aussi de mettre la main sur le fameux easter egg. Elle fait partie des gunters et tient également un blog. Wade qui se sent attiré par elle, ne peut pas s'empêcher de se demander qui se cache réellement derrière cet avatar. J'ai beaucoup aimé ces deux personnages, mais je regrette qu'ils aient été finalement peu développés.

Bien que posthume, Halliday est un personnage fascinant et atypique. Mais le premier tiers du livre regorge de trop nombreuses répétitions à son sujet. C'est un point qui m'a un peu dérangée pendant ma lecture.

La passion pour les années 80 qu'éprouve Wade, ainsi que l'auteur, relève de l'obsession. Des références on en croise beaucoup, aussi bien concernant les jeux vidéo (Adventure, Pacman, Swordquest...), les séries TV, la musique, ainsi que le cinéma (Sacré Graal des Monty Python, Blade Runner, Retour vers le futur...). Je ne connaissais pas toutes ces références, mais cela ne m'a pas empêchée d'entrer dans l'aventure. Si ces clins d'oeil vous parlent, c'est un plus, mais ce n'est, à mon avis, pas indispensable. Ce livre peut avoir un public plutôt large (pour peu que l'univers des jeux vidéo vous parle), qu'on soit né avant, pendant ou après les années 80.

Si j'ai mis autant de temps à terminer ce livre (entrecoupé avec d'autres lectures), la faute n'est pas à mettre sur le récit qui était très prenant, ni sur le niveau d'anglais qui est vraiment très abordable (youhou, j'ai lu sans dictionnaire sous la main !!) mais sur l'édition que j'ai acheté. C'est vraiment écrit très très petit, ce qui rend la lecture décourageante. On ne se voit pas avancer ! Si vous avez le choix, préférez une autre édition.

Même si la fin est prévisible, je l'ai trouvé épique et la dernière scène, émouvante. Une conclusion à la hauteur de la quête elle-même.

Pour conclure :
Véritable hommage au rétro-gaming, qui est en plein essor ces derniers temps (il n'y a qu'à constater le nombre de chaines youtube et de podcasts consacrés à cette activité) et aux années 80, Ready Player One fera vibrer la part geek qui est en vous. Les inquiétudes qu'Ernest Cline soulève sont très universelles et ont su me toucher. Même si ce n'est pas un coup de coeur, je suis contente d'avoir découvert ce roman.
Lien : http://a-demi-mot.blogspot.b..
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