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Critique de IsaLise


Associer mort et liberté peut sembler étrange, à moins d'être partisan du suicide. Pendant des siècles, la mort était uniquement choisie dans ce contexte particulier. Seulement, depuis, la société a changé, la médecine surtout. Dans quelle mesure l'équipe médicale décide-t-elle de mettre un terme à la vie, à la souffrance? Doit-on pouvoir choisir ? En ouvrant ce livre, je me suis demandée s'il s'agirait de défendre l'euthanasie et j'étais curieuse de découvrir les différents arguments déployés par l'auteur. Je n'ai pas été déçue. Ils sont très nombreux, tiennent compte de nombreuses oppositions possibles. Mais l'auteur propose également des solutions pour mettre en place cette dernière liberté, notamment en observant les choix d'autres pays. Il ne s'agit pas d'un plaidoyer pour la mort, mais au contraire d'un plaidoyer pour la vie.
Alors pourquoi ?
- Parce que l'ultime liberté n'est pas celle de mourir lorsqu'on le décide, mais celle de partir lorsque les souffrances sont intenables, lorsque la personne l'a demandé et lorsque l'issue est fatale. C'est également celle de souhaiter d'autres soins et de ne pas se voir débrancher pour un problème de manque de lit par exemple...
- Parce que l'euthanasie existe, même si elle est pratiquée à visage caché. L'auteur met en valeur celle-ci, il manque donc la reconnaissance d'une situation existante et une législation pour l'encadrer. Il précise également pourquoi il est important pour chacun que ces actes ne soient plus pratiqués dans l'ombre.
- En aucun cas, il ne conseille de recourir systématiquement à l'euthanasie, ni de banaliser celle-ci. Simplement, il donne quelques exemples choisis qui nous conduisent à nous interroger : Sommes-nous immortels ? Sera-t-il trop tard pour y penser si je suis concerné(e) par le prolongement des soins au-delà de mes limites ?

François de Closets insiste également sur l'importance des soins palliatifs qui peuvent permettre de mieux supporter la douleur. Mais ceux-ci ne devraient pas faire oublier que la souffrance peut être la plus forte, y compris celle que l'on impose à nos proches alors que l'issue est fatale et que ce n'est pas ce que nous pourrions souhaiter... Dans quelle mesure la mort devient-elle naturelle dès lors que la vie est prolongée par des soins qui n'apporteront plus un véritable espoir de vie ? Pourquoi chacun de nous devrait-il vivre les évènements de la même façon ?

Un livre qui ne peut laisser indemne et incite à cette réflexion ultime. Après tout, nous mourrons tous un jour. Pourquoi le nier ? Mort et vie sont liées. Il ne s'agit pas d'être obnubilés par la première, simplement de l'accepter et de ne pas craindre que d'autres jouent avec notre existence, nous refusant la conclusion de notre vie.
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