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Critique de viou1108_aka_voyagesaufildespages


My goodness, que la vie de Thomas Foley est morne ! Qu'elle est prévisible, cette existence étriquée de fonctionnaire anonyme du Ministère de l'Information de sa Très Gracieuse Majesté ! Métro-boulot-dodo, à peine trente ans, marié et un enfant en bas-âge, et on se demande déjà si on a fait le(s) bon(s) choix ? Ce train-train quotidien, qui plus est dans la grisaille londonienne, est-ce là le rêve d'une vie ?
Heureusement, nous sommes en 1958, et un rayon de lumière s'apprête à percer la chape de brume qui pèse sur le trench-coat de Thomas. 1958, c'est l'Expo Universelle de Bruxelles et son Atomium flambant neuf, ses neuf (aussi) sphères qui brillent au soleil (oui oui il y a du soleil en Belgique), la « Belgique joyeuse » qui blinque (comprenne qui pourra) tout feu tout flamme pour accueillir les visiteurs du monde entier et être au centre de l'univers pendant six mois. Thomas se voit confier (et accepte avec enthousiasme) une mission apparemment anodine : veiller, pendant les six mois de l'événement et pour le compte de son gouvernement, au bon fonctionnement d'un pub tout ce qu'il y a de plus british, construit à côté du Pavillon britannique de l'Exposition. Anodine, vous avez dit anodine ? Voire. Si 1958, c'est l'optimisme de l'après-guerre, le progrès technique au service de la paix dans le monde, c'est aussi la méfiance, la guerre froide, USA vs URSS, et le progrès technique au service de l'armement nucléaire. Donc Bruxelles est (aussi/déjà) un nid d'espions, où Thomas n'aura pas la vie aussi tranquille qu'il l'imaginait. Sans compter les charmantes hôtesses d'accueil de l'Expo qui offrent quelques sympathiques compensations à notre 007 malgré lui.
Car bien entendu, ceci n'est pas un vrai roman d'espionnage. Si Jonathan Coe était le nouveau John le Carré, ça se saurait, non ? Bref, ce roman tient plutôt de la parodie, avec espions de pacotille, qui font furieusement penser aux Dupont-Dupond, en plus inquiétants quand même, esbroufe, poudre aux yeux et manipulations à tire-larigot, doubles jeux, chantages, menaces et disparitions, le tout enrobé d'un humour anglais malheureusement pas toujours très incisif. Malgré les rebondissements, tout cela manque de souffle, se traîne un peu et n'est pas réellement captivant. Trop de choses inabouties ou bâclées, qui tournent court ou sont prévisibles. L'auteur tire le portrait d'une époque et d'un pays, l'Angleterre des années 50, tiraillée entre tradition et modernité, et il rend bien l'atmosphère de la période (enfin je crois, je n'y étais pas), mais en dehors de cela, j'ai trouvé ce roman un brin candide, trop nostalgique, et surtout dépourvu de la verve et/ou de l'ambition habituelles de J. Coe. Et, pour la popote belgo-belge, il me semble que dans ce roman la Belgique a été un peu trop réduite à sa moitié néerlandophone. A lire la page des remerciements, ceci expliquera peut-être cela.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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