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Critique de Meps


Meps
17 novembre 2022
Commencer un recueil de nouvelles pour moi, c'est souvent suivre le même schéma. A la première nouvelle, apprécier simplement l'écriture, la façon d'aborder le sujet, se laisser porter par la simplicité qu'amène la brièveté... profiter. Dès la deuxième nouvelle, se poser la question du pourquoi l'auteur a décidé d'associer les deux, y a-t-il un fil conducteur, un message, quelque chose qu'il cherche à m dire... cogiter.

Ce qui est bien avec Coetzee ici, c'est qu'il me laisse parfaitement faire ces deux temps, puisque la première nouvelle est vraiment assez simple et parle d'un évènement brut du quotidien, mais avec une fin qui nous pousse à nous interroger en profondeur sur les rapports humains. Que le lien avec la deuxième nouvelle est pas évident du tout... mais comme à chaque fois entre deux choses, il y a toujours les moyens de faire un lien (si, si, essayer, c'est très facile, il y a toujours un lien entre deux choses)... Et qu'à partir de la troisième jusqu'à la dernière, le lien devient évident entre toutes ces dernières nouvelles, et qu'il n'y a plus qu'à les rattacher à ces deux premières, un peu à part, plus courtes.

Coetzee nous parle principalement de deux sujets dans ce recueil : notre rapport aux animaux et comment nous décidons de nous comporter avec eux et notre rapport à la vieillesse.... et comment nous décidons de nous comporter avec nos vieux. La dernière nouvelle est l'abattoir de verre qui donne le titre à l'ouvrage et ce n'est pas anodin. Elle part d'un premier postulat qui est que si on était confronté quotidiennement et directement à la façon dont on traite les animaux, les opinions sur le sujet évolueraient... basique (?). Et vous me voyez venir avec mes gros sabots... et si on était confrontés quotidiennement et directement à la façon dont on traite la vieillesse dans nos sociétés...

Le parallèle n'est pas du tout clairement énoncé par l'auteur mais il m'a semblé assez évident en tant que lecteur... surtout parce que dans mon processus de lecteur de recueil de nouvelles, l'analyse du titre est également importante, que ce soit un titre créé de toute pièces pour regrouper l'ensemble ou le choix d'une nouvelle pour devenir la nouvelle titre.

Au delà de ce processus de réflexion autour de la thématique et de la façon dont le recueil la fait ressortir, Coetzee nous offre sa façon très tranquille et simple d'analyser les rapports humains, sans violence ou brusquerie, et de nous amener à nous interroger du coup tout aussi tranquillement sur nos propres engagements. Il n'impose aucune position en faisant le choix de ne jamais diaboliser les personnages qu'il nous présente et en laissant s'exprimer leur vérité. C'est sans doute par son amour du vivant (puisqu'il serait ici mal venu d'évoquer son "humanité) qu'il parvient à nous amener à mieux réfléchir.... bien mieux en tout cas que les nombreux anathèmes médiatiques et opération coup de poing dont on nous abreuve en nous sommant de nous positionner au risque d'être immédiatement jugé et mis au ban de la société.
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