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Critique de YvPol


Je retrouve avec joie les rues et le commissariat de Grantley, quelques années après La cassure. Kate a pris des cheveux blancs, mais son caractère ne s'est pas adouci. Au contraire ! Elle est explosive, la dame ! Rigide, elle préfère quitter l'homme qu'elle aime au lieu de s'expliquer sur sa brève et légère implication dans l'enquête. Elle est de mauvaise foi, colérique, sans-gêne, elle manque de savoir vivre lorsque par exemple, après avoir quitté Patrick, elle retourne dans sa maison qu'elle loue à Annie sa collègue et amie, sans se soucier des désagréments et des états d'âme de celle-ci. Tout cela la rend terriblement humaine, sujette aux sautes d'humeur et sur-investie dans l'enquête au détriment du tact et de la diplomatie dont elle devrait faire preuve dans ses relations à autrui.
Et puis, elle a son franc parler Kate, entre gouaille, jargon de flic, argot et grossièretés, comme quoi ce n'est pas l'apanage des flics hommes. Et tant mieux. Là où je tique un peu c'est qu'entre deux jurons, entre deux aphorismes bien sentis, Martina Cole glisse des formules dignes des plus mauvais romans d'amour lorsque l'inspectrice se sent en empathie avec le témoin ou avec une collègue. Pas terrible, évitable mais finalement, pas vraiment perturbant, juste agaçant.

Ce qui me gêne en fait ce sont ces petites facilités alors que le contexte du roman est fort. Martina Cole nous entraîne dans les bas-fonds de la société anglaise, le monde des prostituées. Certes, celles dont il est question ne travaillent pas dans la rue, mais dans des appartements luxueux, mais les clients sont les-mêmes, avec leur vices, leurs faiblesses, leurs difficultés, leurs demandes particulières et leur mépris pour ces filles. Toutes issues de familles décomposés, battues, violées pour certaines, elles se retrouvent à exercer ce métier en espérant en tirer un profit pécuniaire et en sortir vite. Elles le font souvent pour survivre ou pour nourrir leurs enfants. Parce que c'est leur dernière chance de s'en sortir. Une plongée sordide, bien documentée, dans le monde des violences ordinaires
Une peinture sans fard de la société de consommation (du sexe) anglaise, de ses travers, qui est sans doute très largement répandue.

Quant à l'intrigue, elle est bâtie sur le même modèle que la précédente et se révèle passionnante mais réserve moins de surprises. Très fréquentable tout de même. Associée au contexte cette enquête policière saura plaire à ceux qui recherchent du fond et un contexte dans un polar.
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