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Critique de Isa0409
🌊 « Où sont les enfants ?
Deux reposent. Les autres, jour par jour, vieillissent. S'il est un lieu où l'on attend après la vie, celle qui nous attendit tremble encore, à cause des deux vivants. Pour l'aînée de nous tous, elle a du moins fini de regarder le noir de la vitre, le soir : « Ah ! Je sens que cette enfant n'est pas heureuse… Ah je sens qu'elle souffre… »
Pour l'aîné des garçons, elle n'écoute plus, palpitante, le roulement d'un cabriolet de médecin sur la neige, dans la nuit, ni le pas de la jument grise. Mais je sais que, pour les deux qui restent, elle erre et quête encore, invisible, tourmentée de n'être pas assez tutélaire : « Où sont, où sont les enfants ?… »
(P.31)
🌊 En vacances en bord de mer, je viens inévitablement accompagnée de mon plus fidèle comparse : un livre. Quel qu'il soit, il ne manque jamais à l'appel ; dans mon sac mes affaires de plage et, bien emballé dans son petit pochon de coton, mon livre. Alors quand hier matin je me rendis compte d'avoir oublié ce fidèle compagnon, quel ne fut pas mon soulagement lorsque j'aperçus a quelques mètres de la plage celle qui sauverait ma journée : la boîte à livres. C'est elle qui m'offrît ce précieux ouvrage de Colette : les Histoires de Bel Gazou, ou 17 petits récits destinés aux enfants…
🌊 Qu'il s'agisse de la rencontre de l'homme au renard avec l'homme aux poules, de la description de sa soeur Juliette, du récit des souvenirs d'enfance, d'un quotidien imaginaire où les mots avaient le sens qu'on leur donnait selon ce qu'ils nous inspiraient, tout ici n'est que ravissement pour le lecteur…
🌊 Je n'ai lu que deux ouvrages de Colette mais j'ai ce ravissant souvenir dun lyrisme hors pair, d'une faculté unique à dépeindre le quotidien, les animaux et les plantes, les femmes et les enfants. Quand on ouvre un livre de Colette, on ne fait pas que lire ; on entre dans un univers abstrait, magnifié de métaphores, embelli de romantisme. L'impression que rien n'est dit mais que tout est sous-entendu ; l'intelligence de garder le mystère, cet art désormais perdu… Alors face à la mer, face à l'horizon qui s'étire à l'infini, la nature et la littérature, l'espace de quelques heures, n'ont fait plus qu'un.
Deux reposent. Les autres, jour par jour, vieillissent. S'il est un lieu où l'on attend après la vie, celle qui nous attendit tremble encore, à cause des deux vivants. Pour l'aînée de nous tous, elle a du moins fini de regarder le noir de la vitre, le soir : « Ah ! Je sens que cette enfant n'est pas heureuse… Ah je sens qu'elle souffre… »
Pour l'aîné des garçons, elle n'écoute plus, palpitante, le roulement d'un cabriolet de médecin sur la neige, dans la nuit, ni le pas de la jument grise. Mais je sais que, pour les deux qui restent, elle erre et quête encore, invisible, tourmentée de n'être pas assez tutélaire : « Où sont, où sont les enfants ?… »
(P.31)
🌊 En vacances en bord de mer, je viens inévitablement accompagnée de mon plus fidèle comparse : un livre. Quel qu'il soit, il ne manque jamais à l'appel ; dans mon sac mes affaires de plage et, bien emballé dans son petit pochon de coton, mon livre. Alors quand hier matin je me rendis compte d'avoir oublié ce fidèle compagnon, quel ne fut pas mon soulagement lorsque j'aperçus a quelques mètres de la plage celle qui sauverait ma journée : la boîte à livres. C'est elle qui m'offrît ce précieux ouvrage de Colette : les Histoires de Bel Gazou, ou 17 petits récits destinés aux enfants…
🌊 Qu'il s'agisse de la rencontre de l'homme au renard avec l'homme aux poules, de la description de sa soeur Juliette, du récit des souvenirs d'enfance, d'un quotidien imaginaire où les mots avaient le sens qu'on leur donnait selon ce qu'ils nous inspiraient, tout ici n'est que ravissement pour le lecteur…
🌊 Je n'ai lu que deux ouvrages de Colette mais j'ai ce ravissant souvenir dun lyrisme hors pair, d'une faculté unique à dépeindre le quotidien, les animaux et les plantes, les femmes et les enfants. Quand on ouvre un livre de Colette, on ne fait pas que lire ; on entre dans un univers abstrait, magnifié de métaphores, embelli de romantisme. L'impression que rien n'est dit mais que tout est sous-entendu ; l'intelligence de garder le mystère, cet art désormais perdu… Alors face à la mer, face à l'horizon qui s'étire à l'infini, la nature et la littérature, l'espace de quelques heures, n'ont fait plus qu'un.
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