AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Stephanie92250


Comme son titre l'indique, il s'agit bien d'un roman noir dont les larmes de désespoir, de souffrances et de peur se répandent sur une terre stérile et dévastée.
Moe a vingt ans lorsqu'elle décide de quitter son île natale pour suivre un homme à Paris. Ce choix ouvrira pour elle les portes de l'enfer. Après 6 ans d'esclavage domestique, elle trouvera le courage de fuir avec son nouveau-né. Apeurée et épuisée, elle est emmenée par les services sociaux dans un centre d'accueil surnommé « La casse ».
« La casse » car il s'agit d'une véritable casse de voitures où chaque interné se voit attribuer un véhicule désossé pour tout logement. Casse car on regroupe dans ce centre d'internement les « cassés » de la vie : pauvres, SDF, marginaux, migrants, petits délinquants. Casse car tout espoir de sortie y est brisé. Casse car la loi du plus fort règne en maître
Dans ce décor, Moe et son enfant ont la chance d'être accueillis par un groupe de 5 femmes qui s'entraident et se protègent mutuellement. Mais comment garder l'espoir ? Quel prix est-elle prête à payer pour sa liberté ?

L'écriture admirable de Sandrine Collette vous empêche de garder de la distance avec son personnage. L'emploi du présent vous immerge dans le quotidien de Moe. Vous pourrez vous répéter à chaque page qu'il s'agit d'une fiction, vous serez bouleversé par les épreuves et les choix impossibles de cette femme. En ce qui me concerne la présence d'un bébé m'a rendu presque insoutenable la lecture de certaines scènes. Mais mon propre espoir qu'elle survive à cet enfer m'a poussé à finir le livre.
Avis aux amateurs du genre ! Émotions fortes garanties !

Au-delà du roman noir, Sandrine Collette nous interroge sur la place et les droits que nous accordons à ceux qui sont « à la charge » de la société. le rejet de l'ouverture de centre d'accueil proche de chez nous et l'idée de demander des travaux d'intérêt général à ceux qui bénéficient d'aide sociale sont déjà des réalités. Mais si on allait plus loin ? Soustraire à notre regard ces populations … Chercher à ce qu'elles s'autofinancent … Ce roman nous rappelle qu'une vie peut basculer à cause d'une seule mauvaise décision.
Commenter  J’apprécie          50



Ont apprécié cette critique (5)voir plus




{* *}