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Critique de Syl


Syl
31 janvier 2013
ATTENTION SPOILERS !

« Je m'appelle Katniss Everdeen. J'ai dix-sept ans. J'ai grandi dans le district Douze. Je participais aux Hunger Games. Je me suis sauvée. le Capitole me hait. Peeta a été fait prisonnier. On suppose qu'il est mort. Il est sûrement mort. Sans doute vaut-il mieux qu'il le soit… »
Après son départ précipité du jeu « Hunger Games », sa deuxième participation, Katniss a eu une commotion cérébrale. A présent, elle doit se rappeler les choses les plus simples ; son nom, son âge, son district…
Le district Treize lui a permis, complaisamment, de revenir quelques heures sur les lieux calcinés du district Douze où il ne reste que des cendres, des ruines et des cadavres. On estime que quatre-vingt-dix pour cent des gens sont décédés, les autres se sont réfugiés dans les souterrains du district Treize. le Capitole dirigé par le président Snow, a détruit par des bombes et le feu tout le site. Vengeance, répercussions, représailles, c'était la conséquence à la rébellion de Katniss.
Dans son ancienne maison, elle récupère quelques objets, le blouson en cuir de son père, un médaillon, la photo de mariage de ses parents… et Buttercup, le chat de sa soeur Prim qu'elle cache dans sa sacoche. Les règles du district Treize sont draconiennes. La présidente Coin maintient l'ordre avec une autorité militaire et des lois martiales qu'il ne faut pas bafouer sous peine d'incarcération.

Symbole de la rébellion, Katniss est pour tous le geai moqueur, un emblème, une arme dans la lutte révolutionnaire. Bien malgré elle, elle inspire la force pour le combat et le désir d'un monde nouveau, libre. Mais la jeune fille est brisée, perdue. Des images violentes des jeux percutent son esprit et la tétanisent…
« Je m'appelle Katniss Everdeen. J'ai dix-sept ans… » Il faut qu'elle se répète cette litanie. Elle est vivante, près de sa mère et sa soeur qui ont survécu grâce à Gale. Gale qui est toujours à ses côtés pour la réconforter et la soutenir, et non pas Peeta, captif du Capitole.

Dans ce district Treize, la vie se passe sous terre. Ancienne colonie chargée du nucléaire, les sous-sols sont des couloirs qui mènent à des mondes. Celui des dortoirs, celui des fermes pour une production alimentaire, celui de la cantine… Et le labyrinthe est construit sur plusieurs étages, jusqu'aux abysses les plus profonds. C'est une manière de rester saufs, cachés et hors d'atteinte. C'est là aussi que se tapit l'armée des rebelles.

Les souvenirs affluent. Katniss revoit Snow et son petit sourire ironique, ses camarades de jeux, le vieillard du district de Rue, elle se rappelle le salut et les quelques notes sifflées… Elle sait qu'une seule issue se présente à eux, celle du combat. La vie qu'elle a connue n'est plus, une existence de servitude, de crainte et d'intimidation.
Ils ont besoin d'une image ? Elle le sera. Ils veulent qu'elle soulève les districts ? Elle le fera. Elle va devenir la soldate Katniss Everdeen, le geai moqueur, elle sauvera Peeta et elle tuera Snow. En elle, une puissante rage, un sentiment de revanche et un désir d'insurrection la chevauchent. Habillée des vêtements que Cinna a dessiné, confiée aux soins de son ancienne équipe de stylistes, Katniss est prête pour la propagande de la mutinerie.

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J'ai beaucoup aimé cette trilogie. J'ai lu les deux premiers livres au mois de mars. Il aura fallu que j'attende deux petits mois pour lire cette fin. Mais à la fin du deuxième volume, je voyais ce mois de mai très lointain… le tourbillon des dernières pages était haletant, presque extrême et désespéré. Dans cette suite, j'ai retrouvé l'engourdissement, la fatigue, la convalescence que l'on endure après un grave accident. Les cent premières pages paraissent monotones et léthargiques. Elles n'ont pas l'énergie des autres livres. En fait, elles sont légitimes car elles sont à la mesure du traumatisme subit par Katniss. Et au fil de sa prise de position, de son engagement, on sent l'ambiance changer. On commence à angoisser, à se dire que la guerre est inévitable et qu'elle demande toujours un tribut de chair humaine. On passe en revue tous les personnages et on craint pour eux. A chaque page tournée, on espère et on se désole. Les pièges des Hunger Games ne sont plus dans une arène, ils sont partout. de plus, il n'y a pas que le thème de la guerre qui est abordé. Il y a aussi le problème de la propagande et des confiances trahies. Aux prémonitions que l'on ne peut s'empêcher de deviner entre les phrases, on ajoute la méfiance. Dans le premier tome, il y avait de la spontanéité, de l'audace, dans le second, de l'attente, une expectative, et dans le troisième, de la maturité dans l'action, le désespoir et l'espérance.
Sur les cendres et les ruines, fleuriront les pissenlits et des primevères. Des enfants joueront et apprendront à se rappeler… Il fut un temps où…
Ce fut une belle lecture, triste, émouvante et captivante. Cette série est un coup de coeur.
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