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Critique de Woland


The Resurrections
Traduction : Jean Guiloineau

Ce roman, qualifié par la majorité des critiques de "chef-d'oeuvre", est une terrible déception. Nous parlions plus haut de l'ambiance, plus proche de l'Irlande et de ses brouillards, que de la cohue américaine, que sait faire régner Michael Collins. Eh ! bien, justement, dans "Les Profanateurs" - pourquoi ce titre, d'ailleurs, qui me semble aussi idiot que celui donné par la distribution française à un film-culte des années cinquante : "Body Snatchers" en anglo-américain, rebaptisé donc "L'Invasion des Profanateurs de Sépultures" (!!!!), j'avoue ne pas avoir compris - cette ambiance se signale par son absence. Tout, là-dedans, est à la sauce américaine puissance 1000 - et c'est affreux parce qu'on n'y croit pas une seconde.

L'Amérique profonde, la petite ville endormie, les hamburgers et la route, la route ... (un bon tiers du livre n'est que route, ponctuée par les états d'âme du narrateur-héros), des personnages stéréotypés ... une horreur, je vous dis !

Le pire, c'est le style. le ton du héros, d'abord. Celui-ci parle un langage hyper-familier mais dans sa tête, il donne plutôt dans le langage soutenu : à croire qu'il est schizophrène. En tous cas, ça déconcerte bigrement le lecteur. de plus, pour des raisons obscures, vous ne pouvez pas lire, dans les dialogues, trois lignes de texte apostrophant ou s'adressant directement audit héros - je vous donne son nom : Franck Cassidy - sans que, immuablement, avec une régularité d'horloge obsédée, son interlocuteur ne lui assène : " ... Franck ... Franck ... Franck ..."

Au début, j'ai tenté de voir si cette habitude, qui était peut-être voulue comme un tic de langage appliqué à certains personnages issus d'un milieu populaire, disparaissait avec l'élévation dans le milieu social et intellectuel.

Mais non ! le Pr Brown, universitaire et scientifique d'un excellent niveau, fait pareil : Franck par-ci, Franck par-là. C'est épouvantable et difficile à s'imaginer : à la fin du roman, il me semblait que ces "Franck" tambourinaient encore dans mes oreilles, cherchant à tous prix à squatter ma pauvre cervelle. le pire, c'est que le léger agacement que j'avais ressenti au tout début du livre s'était mué en grande, en vraie colère.

L'intrigue ? ... Ah ! L'intrigue ... Entre tous ces Franck, difficile d'entendre sa voix d'anémique. Mais enfin, disons que Cassidy apprend par le journal que son oncle, Ward, qui l'avait élevé après la mort de ses parents dans un incendie mystérieux, a été assassiné. du coup, il décide de retourner dans la petite ville où il est né. Il emmène toute sa famille avec lui et finit par dénicher un petit travail sur le campus. le meurtre de son oncle ayant réveillé en lui un certain nombre de questions - qui était à l'origine de l'incendie ? pourquoi son oncle affirmait-il qu'il en était responsable ? pourquoi, au contraire, le Pr Brown, qui avait soigné le jeune Franck en utilisant l'hypnose, pensait-il le contraire ? ... etc ... etc ...

J'aimerais pouvoir vous dire que la fin des "Profanateurs" m'a au moins éclairée sur tout cela. Mais en fait, pas vraiment. Ce que je me suis dit, en refermant ce livre, ce fut : "Beaucoup de bruit pour rien ..." ;o)
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