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Critique de Fandol


Quelle bonne idée a eu Laetitia Colombani de sortir de l'oubli Blanche Peyron ! Avec Les victorieuses, l'auteure de la tresse m'a emmené dans une double histoire, celle de Blanche et d'Albin, son mari, premier quart du XXe siècle et celle de Solène, aujourd'hui. Ces deux vies sont reliées par un bâtiment parisien : le Palais de la Femme situé au 94, rue de Charonne, dans le 11e arrondissement.
Je dois reconnaître que j'avais une idée très incomplète de l'action menée par l'Armée du Salut pour avoir vu, à la période de Noël, au centre de Valence, dans la Drôme, un trépied avec une cloche agitée par quelques personnes en uniforme, tentant de récolter de l'argent. Cela s'arrêtait là et l'action de cette organisation motivée par la religion, basée sur la Bible ne m'attirait guère.
Voilà qu'un roman vient combler de sérieuses lacunes et rappeler tout ce qu'a entrepris l'Armée du Salut en faveur des déshérités et des femmes en particulier. Avec le fondement religieux de l'organisation, il y a l'organisation militaire voulue par son fondateur, en 1878, le pasteur anglais, William Booth.
Avant ce retour dans une histoire trop vite oubliée, Laetitia Colombani s'attache aux pas de Solène, brillante avocate, dont la carrière est brisée par un drame : son client qui vient d'être condamné, se suicide en plein tribunal ! de plus, Jérémy, avec qui elle formait un couple moderne, a rompu. La voilà en pleine dépression.
Alternant vie de Solène avec l'histoire de Blanche et le développement de l'Armée du Salut en France malgré beaucoup d'obstacles, l'auteure mène bien son roman avec son style tout en simplicité et efficacité.
J'ai été horrifié par les conditions de vie dans Paris, en 1925 mais je me dis que les progrès ne sont pas si évidents aujourd'hui. Ce livre attire aussi l'attention sur les sans-logis, nommés un peu trop vite SDF, devant lesquels nous passons avec trop d'indifférence. Laetitia Colombani m'a fait prendre conscience de plusieurs drames humains hélas trop fréquents. Elle m'a fait partager l'histoire de Cvetana, puis de Binta, de Salma, de Cynthia et d'Iris, grâce à Solène devenue écrivain public au Palais de la Femme où sont accueillies des femmes victimes de violences, de rejet, de pauvreté.
Enfin et surtout, ce livre conte la bataille extraordinaire remportée par Blanche et Albin pour réussir à acheter cet immense hôtel de 743 chambres : vide ! Cette femme a sacrifié sa santé pour venir en aide aux plus démunis, pour restaurer et ouvrir « un Palais pour panser les blessures et se relever ». Après bien des difficultés pour réunir l'argent nécessaire, le Palais de la Femme est inauguré le 23 juin 1926 et fonctionne toujours aujourd'hui.
Blanche et Albin Peyron reposent dans cette chère terre d'Ardèche, à Saint-Georges-les-Bains. Je l'ai appris en lisant Les victorieuses. Merci Laetitia Colombani !
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