AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de verobleue


Dans la multitude des titres proposés par MC, il m'arrive de choisir un livre à cause du titre. « Collapse », j'ai coché car j'aime la sonorité de ce mot. Un autre avantage du choix aléatoire, c'est qu'il me permet de découvrir un auteur, ici, Brigitte Comard. Merci à Masse Critique et aux Editions L'Ire des Marges de me permettre de faire ces choix.
Ce livre, format livre de poche, ne possède pas de dos, comme s'il était inachevé et est livré dans un écrin de carton.
Collapse ou effondrement. En médecine, le collapsus désigne une chute de la pression d'un liquide corporel qui crée un « effondrement » d'un organe creux et mou. La plupart du temps, il est utilisé pour désigner le collapsus cardio-vasculaire.
« Collapse » c'est l'effondrement de ce qui fait la vie de Jean Noel Gomez.
Au début du récit, Jean-Noël prend conscience d'un problème fondamental. Il a changé de travail, par attrait de l'argent et parce qu'il permettait une ascension sociale fulgurante. Payé pour licencier des gens, il se rend compte que décider « qui est le maillon faible dans l'ensemble du personnel » n'est pas réellement attrayant. Son enthousiasme s'effrite au « lien de subordination » qu'il entretient avec son employeur, Marie Louise Dartignan, 60 ans, 4 ième fortune de France, l'Impératrice du poulet à la découpe. Lui qui s'est laissé séduire se voit manipulé.
Alors qu'il absorbe des évidences de différents domaines, la conscience de la complexité de ses problèmes commence à augmenter. À ce stade, il s'inquiète de l'image qu'il renvoie chez ses subordonnés, sa manière d'entreprendre le travail pour lequel il a été engagé, l'indifférence qu'il doit montrer aux problèmes humains, son rapport à l'argent. Sans compter le fait de vivre éloigné de sa femme.
Il ressent des difficultés à hiérarchiser ses problèmes. Il réalise qu'une solution dans un domaine risque d'aggraver un problème d'un autre côté. Il devient réticent à reconnaître les nouveaux problèmes parce que cela lui est déjà assez difficile et cela ne fait que diluer l'effort qu'il doit déployer pour résoudre le problème prioritaire.
Tout ce qu'il entreprend est réduit à néant. Jean-Noël entrevoit la possibilité qu'il pourrait ne pas y avoir de solution. Lui, qui utilise la démarche analytique, classique, rationnelle, éprouve tellement de difficultés à identifier clairement toutes les causes complexes, qu'il perd son efficacité habituelle
Jean-Noël se rend compte que la situation difficile englobe tous les aspects de sa vie. Ceci inclut tout ce qu'il fait, comment il le fait, ses relations à autrui. Il réalise qu'aucun effort d'intelligence humaine ne peut résoudre la situation et ne cherche plus de solution car pour lui, c'est un gaspillage d'efforts.
Avec la mort de sa femme, tuée par des terroristes, la dépression s'installe chez lui. La possibilité d'un espoir disparaît pour être remplacée par l'obscurité du désespoir.
Grâce à deux de ses employées, Jean Noël organise ce qu'il appelle son immobilité. « Dormir, pour résister à la douleur du jour ». Il commence son chemin intérieur, reformule sa conscience, la conscience de soi et/ou celle d'une certaine forme de perception transcendante. Pour quelqu'un qui fait ce cheminement, c'est comme manifester le message de Gandhi : «Devenez le changement que vous voulez voir dans le monde» au niveau personnel le plus profond. Dans un langage clair : Pour guérir le monde, commencez d'abord par vous guérir.

Commenter  J’apprécie          90



Ont apprécié cette critique (8)voir plus




{* *}