AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Saiwhisper


Nouvelle tentative avec Bruno Combes. Hélas, si j'ai trouvé ce roman meilleur que « Ce que je n'oserai jamais te dire… », on est loin de « Je ne cours plus qu'après mes rêves » qui m'avait donné envie de découvrir d'autres écrits de l'auteur ! « Seulement si tu en as envie… » est une romance finalement très classique et ne réussira jamais à sortir des sentiers battus. Et c'est bien dommage ! Je m'attendais à un récit moins cousu de fil blanc, à plus d'émotions, à un peu plus de rebondissements ainsi qu'à des protagonistes plus attachants. Bien que la plume de Bruno Combes soit toujours fluide et sensible, cela ne m'a pas suffi à passer un bon moment.

L'histoire retrace celle de Camille, mère de famille attentionnée, avocate de talent et épouse dévouée. Hélas, sa vie avec Richard semble peu à peu lui peser. Comment le lui reprocher ? L'époux ne cesser de la rabaisser, ne l'écoute pas, la laisse gérer enfant, foyer et travail, s'absente souvent et n'a pas l'air de la rendre heureuse. Enfermé dans la routine et les non-dits, le couple bat clairement de l'aile, si bien que l'on ne se questionne pas sur l'avenir du duo… Quant aux enfants, que Camille appelle peu naturellement « ma fille » ou « mon fils » en s'adressant à eux, ils semblent seulement comprendre que quelque chose cloche chez leur génitrice, mais ne s'y penchent pas davantage. Cela dit, c'est assez normal : leur mère arrive à un point de non-rupture et ne paraît pas à leur écoute non plus… Progressivement, la quarantenaire dépressive va se rendre compte qu'elle aspire à autre chose : de la surprise, des sentiments forts, un renouveau et la liberté. Or, le hasard veut qu'elle reprenne contact avec l'un de ses ex-petits-amis : Stephen, à présent libraire dans des petites structures à Londres et à Paris. Aussitôt, les certitudes de la belle vacillent. Que se passerait-il si elle revoyait son ancien amour ? Aura-t-elle la force de résister ? Est-il encore temps de sauver son mariage ? Préfèrerait-elle une vie bien rangée ou le chemin de la passion ? Hélas, le suspense est loin d'être insoutenable… D'ailleurs, je n'ai pas compris pour quelles raisons le résumé est si détaillé. À ma grande surprise, il retrace absolument tout le récit, gardant le mystère uniquement sur les vingt dernières pages ! Ainsi, si vous envisagez de lire cet ouvrage, évitez de lire la quatrième de couverture, afin de ne pas totalement vous spoiler.

Malgré l'intrigue prévisible, le style de l'auteur est très agréable. J'ai aimé le fait qu'il prenne le temps de planter l'histoire et de creuser l'univers de Camille qui s'effrite. Il faudra attendre presque deux cent pages avant que les anciens aimés se revoient. Les pages avant les retrouvailles vont permettre au lecteur de découvrir la narratrice et son entourage. Certains personnages semblent sympathiques, notamment les grands-parents Mathilde et Hubert ou encore le beau-frère Evan et son épouse Kalinia. Cependant, leur bienveillance et leur écoute ne font pas tout : il leur manquait cruellement de consistance ! Et il en va de même pour la plupart des membres de la famille qui, en plus d'être très peu développés, vont se révéler être très manichéens et stéréotypés. On reste ainsi sur notre faim, ne retenant que le triangle amoureux et les enfants.

La vitesse de la relation de Camille et Stephen est un autre point m'a chagrinée. En effet, bien qu'il soit nécessaire d'attendre la moitié du livre pour que le couple se retrouve, leur lien va rapidement devenir intense. Certes, le temps passe et l'auteur propose plusieurs ellipses néanmoins, je pensais que l'on assisterait à un peu plus de scène avec eux ! J'adore les phases de (re)séduction et j'en attendais un minimum… C'est à peine si, en dix pages, ils se racontent leur passé commun, les drames de la vie (Stephen se livre d'ailleurs avec une facilité déconcertante !), puis succombent l'un à l'autre. Malheureusement, je n'ai ressenti aucune alchimie entre eux. Parfois, j'ai même eu l'impression que leurs échanges sonnaient faux tant c'était fleur bleue. Certes, je comprenais leur attachement ainsi que leurs envies toutefois, cela ne suffisait pas. C'était trop précipité, banal et pas assez décrit.

Une collègue m'a prêté la suite intitulée « Parce que c'était toi… » et qui a énormément plu aux lecteurs, notamment à ceux qui ont adoré celui-ci. (À croire que je vais encore une fois à contre-courant…) Malheureusement, je ne m'y plongerai pas, car je ne me suis aucunement attachée aux protagonistes. Je pense plutôt découvrir « La part des anges », le dernier écrit de Bruno Combes, que j'espère plus palpitant que celui-ci !
Lien : https://lespagesquitournent...
Commenter  J’apprécie          122



Ont apprécié cette critique (11)voir plus




{* *}