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Critique de Seraphita


12 juillet 1998 : la destinée de la France du football connaît un virage sans précédent en remportant le Mondial par 3 buts à 0. Au même moment, des destinées singulières vont vaciller : un accident de voiture, une naissance, le grand amour, un viol, … Ces trajectoires ainsi infléchies se retrouveront une vingtaine d'années plus tard sur la scène d'un village normand où prospère depuis le début du 20e siècle une usine de sous-vêtements. L'héritier de cette affaire s'apprête à la vendre à un fonds de pension américain. Dans l'indifférence générale, l'usine va fermer. Ce qu'il faudrait à ce moment, c'est un mort, pour venir donner un coup de projecteur au drame et peut-être le freiner voire l'endiguer…

Hervé Commère est l'auteur de 4 romans. « Ce qu'il nous faut c'est un mort » est paru en 2016. Sur un fond de roman social qui se veut engagé, l'auteur dessine une intrigue à tiroirs qui se déploie sur une vingtaine d'années et s'étale sur presque 400 pages.
Le démarrage de la première partie (titrée « La nuit où tout se lie ») est prometteur : les actions s'enchaînent, les implicites également, l'auteur prenant plaisir aux effets d'annonce. Ce faisant, il commence à tisser une toile diabolique en promettant bon nombre d'énigmes et de rebondissements. Et puis, quand arrive la deuxième partie, l'aiguillon du début s'essouffle : le propos devient soudain mièvre, empli de bons sentiments et d'un manichéisme suranné. Est-ce lié à la période historique ? En effet, l'auteur dépeint les débuts de l'usine après la première guerre mondiale. On réalise en fait que non. Car, quand l'intrigue se décline de nouveau au présent, elle ne se départira jamais complètement de ce côté binaire, même si le suspens croît ainsi que les rebondissements.
Le fond social du roman, quoique d'actualité, vient ralentir à souhait le dynamisme de l'enquête. Celle-ci se perd dans des méandres tortueux. Malgré un suspens entretenu, ce thriller reste trop long, l'auteur diluant l'intérêt du lecteur dans des effets d'annonces trop appuyés. Finalement, ce roman d'Hervé Commère m'a laissé une impression mitigée, contrairement à son premier roman : « Les Ronds dans l'eau » paru en 2011.
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