Le style de Conrad convient à merveille à un récit maritime d'ouragan. Comment décrire l'indescriptible ? A renforts d'images, de visions bibliques, mais aussi à vue d'homme, dans les yeux horrifiés des pauvres matelots. Pourtant, comme le précise l'auteur dans sa préface, c'est la figure de MacWhirr qui l'intéresse. Une sorte de roc, un être sans la moindre imagination, doué de bon sens, considérant les jours calmes et les catastrophes de la même façon; avec un stoïcisme à toute épreuve. C'est le personnage qu'il faut pour tenir, pour apaiser la dispute des coolies chinois. Un type sans charisme, juste bon à égrener des évidences, et pourtant si nécessaire. Là réside l'ironie. Conrad est persuadé qu'il existe quelque part...
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