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Critique de AnneCeCousinesdelectures


J'ai eu la chance, grâce à Babelio.com que je remercie, de découvrir le roman de Vincent Constantin en avant-première.
L'auteur nous emmène à la rencontre d'Irina, Ikala et Hérivelo. Ils vivent au paradis mais leur histoire est bien loin d'en être le reflet.
Irina s'est faite jeter dehors à 12 ans par sa mère parce que celle-ci a appris sa grossesse. Parce qu'il faut bien nourrir son fils Hérivélo, elle se fait engager dans le salon de coiffure d'Irène, où Ikala, 7 ans, traîne après l'école, quand elle n'est pas occupée à protéger sa mère des coups de son époux.
Lorsqu'elle regarde Hérivélo, Irina ne voit pas son fils mais seulement celui par lequel elle a tout perdu : l'amour de sa mère, sa chambre rose de petite fille dans cette maison dont elle a été chassée, le cocon de son enfance. Depuis son arrivée elle vit un enfer et dans son esprit, l'amour maternel et la haine se disputent la place et c'est souvent la seconde qui gagne.
Ikala, chaque soir ou presque, voit sa mère venir se réfugier dans sa chambre pour échapper à la violence de son mari. Elle est le bouclier de sa mère, la frontière que son père n'ose pas franchir. Elle pense à son avenir en se demandant si, comme le dit sa mère, la violence d'un époux est le lot commun de toute femme, une fatalité à accepter.
C'est entre ces deux êtres qui sont eux-mêmes encore des enfants, Irina et Ikala, que va tenter de grandir Hérivélo.
Avec Hérivélo, qui n'a que 3 ans de moins qu'elle, Ikala va créer une relation forte, celle qui peut unir deux enfants abîmés par la vie. Hérivélo trouve auprès d'elle l'intérêt qu'il ne parvient pas à susciter chez sa mère, dans les yeux de laquelle "c est plein d'aiguilles et de couteaux". Cette mère dont il est prêt à tout accepter - - si elle lui consent ne serait-ce qu'un peu de ce qu'il croit être de l'amour.
Après sa mère, va peser sur Irina la responsabilité de sauver celui qui est devenu son petit frère.
Dans le battant des lames est un roman dur, intransigeant sur la nature humaine. Il explore le thème de la violence -sous toute ses formes - et de sa reproduction par celui qui l'a subi, la culpabilité des enfants qui en sont tout autant les témoins que les victimes, le pardon, la responsabilité de ceux qui savent et se taisent.
Lorsqu'on a été victime enfant, est-on destiné à l'être une fois devenu adulte? Ou au contraire peut-on s'en libérer? Et peut-on le faire autrement qu'en devenant soi-même bourreau?
On referme ce roman avec un frisson glacé le long de l'échine.
Merci aux Editions du Panseur pour la découverte
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