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Critique de Cathy74


Les enfants de l'exil est un roman émouvant et sans doute sincère, mais faible sur le plan littéraire. Si le trajet de cette mère courage et de ses enfants qui se retrouvent seuls et démunis après le drame du pogrom de Berlin appelé odieusement « La nuit de Cristal » par les nazis repose sur des bases documentaires solides, la psychologie des personnages est peu travaillée.
J'ai suivi avec intérêt le parcours proprement dit de Ruth, celui de son époux dans l'enfer de Dachau, son évasion et sa cavale désespérée, sans pour autant ressentir le traumatisme absolu provoqué par les destructions, les tueries, la barbarie, la diaspora.
Si l'on conçoit la prise de distance des adultes à des évènements incontrôlables pour garder la tête hors de l'eau s'ils veulent ne pas devenir fous et donner toute leurs chances à leurs enfants, si l'on conçoit la dislocation des familles à l'épreuve de situations impensables, si l'on peut concevoir le défaut de solidarité lorsque celle-ci devient un crime, l'écriture est trop fade pour transmettre l'atrocité des faits.
Il y a pourtant des points de départ, notamment avec le personnage de la petite Inge, enfermée dans sa terreur et devenue mutique, celui de Laura, qui grandit trop vite et prend sur ses épaules d'enfant le poids de la responsabilité d'aînée de la fratrie, le portrait des jumeaux enfermés dans leur bulle et qui ne peuvent reconnaître leur père, lorsque la famille se trouve, très brièvement, reconstituée.
Pour ces enfants, pour tous ceux qui ont vécu et vivent encore ces drames nés d'une idéologie fanatique, « Les enfants de l'exil » de Dyney Costeloe prend sa part de contribution honnête en évoquant un épisode moins connu de cette période de l'histoire. La partie non traitée est justement celle du titre du livre, l'exil forcé séparant, pour leur survie, les enfants de leur famille, avec ses conséquences, destins bouleversés, traumatismes, résilience parfois.
Garder sa vigilance et son esprit critique, tel est le legs des générations anciennes.
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