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Critique de Cigale17


Tant de critiques élogieuses que je suis gênée de rejoindre la quinzaine de dissidentes… C'est le premier livre de Cécile Coulon que je lis ; devant ce concert de louanges sur Babelio et à cause du prix du Monde 2019, je me dis qu'il faudra bien que j'en essaye un autre. Parce que celui-ci ne m'a pas plu. La commémoration que Blanche, 80 ans, effectue dans la fosse à cochons me semble ouvrir dès le premier chapitre un boulevard pour la suite. Retour de 50 ans en arrière, donc. Les parents de Blanche et de Gabriel sont morts dans un accident de voiture, tout près de la ferme « le Paradis ». Les enfants sont alors élevés par leur grand-mère maternelle, Émilienne, sur cette ferme qui remplit toute sa vie. Ils vont grandir là, tant bien que mal, côtoyer Louis, l'adolescent qu'Émilienne a recueilli et qu'elle emploie comme commis, aller à l'école, soigner les bêtes, faire les marchés le jeudi, etc. Jusqu'à ce que Blanche tombe amoureuse d'Alexandre…
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J'ai trouvé dès le début les personnages caricaturaux, de la grand-mère taiseuse au commis qui fait partie de la famille, mais pas tout à fait. Il faut noter aussi l'opposition entre le frère et la soeur qui se présente comme le reflet de la situation qui existait entre le père et la mère, et probablement (ce n'est pas explicite) entre Émilienne et son mari. Blanche et les femmes de la famille sont des forces de la nature tant physiquement que psychologiquement, alors que les garçons se présentent plutôt comme des rêveurs inadaptés à cette vie rude et exigeante, peut-être dans une tentative de renversement des clichés. Louis déborde de ce schéma : il n'est pas de la famille… Cela n'empêche pas non plus son personnage d'être une sorte d'archétype des romans du terroir ou de certains romans sentimentaux : enfant battu, généreusement accueilli dans la famille, amoureux désespéré de l'inaccessible, jaloux et épisodiquement violent, etc. Le manque de vraisemblance entre les actes de certains des personnages (à commencer par Blanche) et le caractère que l'auteur leur a prêté m'a dérangée à plus d'une reprise. J'ai par ailleurs trouvé risibles plusieurs passages censés émouvoir : J'ai souvent eu l'impression de me retrouver dans une de ces séries françaises où les acteurs surjouent et enlèvent ainsi toute crédibilité au récit. J'ai aussi eu beaucoup de difficulté avec le style de Cécile Coulon que j'ai trouvé surfait, factice. Pour moi, la recherche des effets sonne souvent faux : « [E]lle se jeta à travers la pelouse, aussi essoufflée qu'un jour de fête, et griffa la rue en courant derrière Alexandre »…
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Je suis toujours étonnée (et ravie) qu'on puisse lire le même livre en aboutissant à des opinions totalement divergentes alors que, avec les mêmes personnes, on partage un réel enthousiasme pour d'autres œuvres !
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