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Critique de Fandol


Au sortir de cette impressionnante immersion dans le monde des Inuits, monde saccagé par les Blancs, un de plus, j’apprécie encore plus l’immense travail réalisé par Bérengère Cournut. Il a fallu dix mois d’immersion à l’auteure dans le fonds polaire Jean Malaurie et dans le fonds d’archives Paul-Émile Victor pour s’imprégner d’une culture, d’un mode de vie qu’elle remet magnifiquement en place et fait vivre sous nos yeux.

De pierre et d’os est d’abord un très beau livre édité par Le Tripode. Agréable à tenir en mains, donc à lire, avec une très belle couverture dont le rabat intérieur renforce la qualité.
L’écriture est simple et merveilleuse à la fois, belle, poétique, captivante car étonnante. J’ai donc mis de côté ma frilosité pour suivre cette « femme au caractère d’ours, au nom d’hermine : Uksuralik ».
Dans un précédent roman, Née contente à Oraibi, Bérengère Cournut faisait découvrir les Hopis, un peuple qui vit dans le nord-est de l’Arizona. Sans se déplacer, elle nous emmène nettement plus au nord, dans une région volontairement imprécise géographiquement.
Tout commence par un drame : Uksuralik se trouve subitement séparée de sa famille à cause d’une rupture de la banquise. Son père a juste réussi à lui lancer une peau d’ours et un harpon qui se casse, hélas, en arrivant au sol. Elle est avec sa chienne, Ikasuk, et quatre jeunes chiens et doit aussitôt leur prouver qu’elle est la plus forte car l’un d’eux l’attaque.
J’ai tenté de suivre l’héroïne du roman mais j’ai souffert avec elle devant tant d’épreuves pourtant toutes surmontées grâce au pouvoir des esprits et un chamane qui jouera un rôle important pour son épanouissement. Elle donne la vie et c’est à chaque fois un bel exemple d’apprivoisement de la mort qui rôde et menace.
Les terribles moments qu’elle affronte volontairement ou malgré elle, font frissonner, trembler, désespérer et enfin apprécier l’ingéniosité de ces Inuits qui survivent, se reproduisent, gèrent leurs conflits, font la fête, s’aiment, dansent, mangent et chassent surtout en respectant les animaux qu’ils sont contraints de tuer. Ils utilisent au maximum tout ce que donnent les bêtes qu’ils côtoient jusqu’au dernier tendon, au dernier poil de fourrure. Quelle leçon ils nous donnent à nous qui gaspillons tellement !
Enfin, que ces chants intercalés au fil du récit sont beaux ! Ils racontent, précisent, ajoutent des détails sur cette vie complètement dépendante de la nature, nature hostile et généreuse à la fois. Parfois, ils peuvent servir de défoulement à celui qui s’exprime.

Ce roman qui mêle l’onirisme et la réalité la plus dure est une véritable découverte, et je remercie le Cercle livresque de Lecteurs.com de m’avoir permis ce voyage incroyable.






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