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Critique de sandrine57


Une nuit, alors qu'elle a quitté la chaleur protectrice de l'igloo familial, la jeune Uqsuralik est séparée de son clan par une faille dans la banquise. Son père a tout juste le temps de lui lancer une amulette, une peau d'ours et un harpon dont la pointe se brise durant la chute. Elle peut aussi compter sur sa chienne préférée, qui, par miracle, se trouve du même côté qu'elle. Pour la jeune inuit, commence alors le temps de la solitude, du froid et de la survie. Elle sait qu'il va lui falloir trouver un autre groupe et s'y greffer car dans cette nature hostile, seule, on ne fait pas de vieux os. Par chance, Uqsuralik, malgré son jeune âge, sait se débrouiller sur la banquise. Elle pêche et chasse comme un homme. Elle sera un atout pour son nouveau clan. Loin des siens, sa nouvelle vie sera faite d'épreuves, de chagrins mais aussi d'amour, de rire, de magie et de solidarité.

Roman initiatique, écologique, poétique, onirique, ethnologique, chamanique mais aussi roman envoûtant, hypnotique, magnifique...De pierre et d'os est tout cela mais c'est aussi un voyage dans le Grand Nord, aux confins du monde, dans un paysage blanc et glacial et une totale immersion dans la culture inuit au côté d'une femme parmi les hommes et les esprits. C'est un monde cruel que nous présente Bérengère Cournut, où l'on tue pour ne pas être tué, où il faut lutter contre les éléments mais on y trouve aussi de la poésie dans la façon d'appréhender la nature, dans les chants et les rites. Peuple solidaire qui sait que sans la chaleur de l'autre on ne survit pas, les inuits vivent au rythme des vents, de la glace et des tabous qui régissent leur société. Les esprits, bons ou mauvais, sont partout présents sur la banquise. A les contrarier, on risque de mourir aussi sûrement que si l'on se laisse surprendre par un ours. La vie ne tient qu'à un fil et les inuits le savent, qui économisent leurs forces, leur chaleur, leur nourriture. Vivant de peu, juste du nécessaire, ils puisent leurs ressources dans la nature mais toujours à bon escient, jamais dans l'excès. Quand on tue une bête, c'est pour se nourrir, se vêtir, s'armer. Tout est utile, rien n'est jeté. Une belle leçon de vie que nous donne ce peuple du Grand Nord.
Un beau portrait de femme, une découverte immersive de son peuple, un roman d'une beauté rare. Un coup de coeur.
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