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Critique de LaroulottedeMargotte


Léonie, une jeune fille amputée du bras droit est forcée de quitter ses parents pour rejoindre le Grand Large. le départ est difficile pour l'adolescente qui tient son sac à dos serré contre elle et semble toute petite à bord de sa barque en bois. Elle doit maintenant apprendre à se débrouiller seule. Très vite, le ciel se couvre et la mer devient agitée. Léonie doit faire face aux premières épreuves. Elle découvre vite que l'individualisme règne. C'est le chacun pour soi, certains ados malveillants qu'elles croisent sur la mer essaient de lui voler son sac de provisions ou foncent sur son bateau.
Mais, l'adolescente va également faire l'expérience de la solidarité. Elle rencontre, Balthazar, un garçon muet. Très vite les deux jeunes gens vont sympathiser et s'entraider pour essayer de rejoindre la terre ferme. Sur la route, ils vont croiser Agathe, une adulte solitaire souffrant d'absences, un peu paumée, qui erre depuis quarante ans dans le Grand Large.

J'ai adoré ce récit d'apprentissage pertinent, original et bourré d'humour. C'est un roman graphique empli de métaphores, notamment celle du passage de l'adolescence à l'âge adulte. Faire ses propres expériences, s'émanciper de ses parents, une épreuve difficile pour certains, représentée par l'immensité de la mer et le gros temps. Il est possible de faire plusieurs lectures de ce récit universel qui saura plaire aux jeunes adolescents comme aux adultes.
C'est un road-trip en huis clos marin qui aborde diverses thématiques. Jean Cremers traite avec finesse et sans lourdeur des inégalités sociales (certains jeunes possèdent des yachts d'autres de simples barques), de la différence, des choix de vie, de la marginalité et de l'exclusion (à travers le personnage d'Agathe), de la piraterie et du trafic d'enfants (incarnés par les rafleurs) ou encore d'écologie (les personnages naviguent sur une mer bourrée de déchets plastiques)
Les personnages singuliers et hauts en couleur sont très attachants. le trait de Jean Cremers est très expressif, d'ailleurs beaucoup de planches sont muettes. J'ai aimé l'entraide et la solidarité qui lient les trois protagonistes. le récit est rythmé, drôle et touchant.

« le Grand Large » est une traversée métaphorique captivante et pleine de péripéties qui m'a tenue en haleine du début à la fin.

Titre en lice pour le Prix Orange de la BD 2024
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