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Critique de YvesDaniel


"Du rififi dans le XIIe

Il fut un temps, pas meilleur, juste différent, où le polar était encore un mauvais genre non récupéré relégué aux halls de gare (et, accessoirement, avait des chiffres de vente à faire rêver les usineurs de thrillers industriels), une littérature populaire où régnaient les Peter Randa, Mickey Spillane et autres Frédéric Dard. D'où ce texte qui eut fait les beaux jours de la collection "Spécial Police", arrivant juste à temps pour le grand retour du style dur-à-cuire. le décor des mafias chinoises a été peu utilisé dans le genre (On pense au également très série B — dans le bon sens du terme — Scooter triades de Patrick Mercado), et donne un certain cachet à l'histoire.
Selon une tradition bien établie, notre narrateur nous raconte son histoire tant bien que mal sur un banc de parc où doit se clôturer son histoire. Et Vincent "Vince" Arnaud n'a pas eu la vie facile : vétéran d'Afghanistan devenu convoyeur de fonds, il découvre que son épouse Mei, avec qui il vient d'avoir un fils, le trompe : la rixe qui s'ensuit l'envoie en prison où il s'adonne à son rêve d'écriture. À sa sortie, contre toute attente, son manuscrit trouve preneur... chez un éditeur à qui il ne l'a pas envoyé ! Il découvre que c'est la jeune Lin-Yao, la soeur de Mei qu'ils hébergent, qui l'a fait à sa place. Une Lin-Yao qui ne lui est pas indifférente... Puis il apprend par hasard que, durant son séjour en prison, Mei est devenue une mère maquerelle pour ses "cousines" de passage, mais également qu'elle est la maîtresse de Shang-Ti, un puissant caïd régissant le trafic de chair humaine. Il ne reste plus à Vince qu'à voiler le magot du truand afin de s'enfuir loin de Mei, la traîtresse, avec Lin-Yao et son fils. Ce qui, bien sûr, n'ira pas sans mal...
On aurait presque envie de dire "N'en jetez plus !" tant notre narrateur empile les mésaventures, les rebondissements et les trahisons de tout poil si Yves-Daniel Crouzet, témoignant d'un sens certain de la narration, ne tenait pas fermement les rênes de son intrigue, quitte à faire quelques clins d'oeil au lecteur. de plus, le passé de notre apprenti braqueur rend crédible sa maîtrise du combat et des armes. Car certaines fusillades sont dignes d'un John Woo de la grande époque ! On peut juste regretter une écriture simple, mais manquant un tout petit peu de mordant et qui, parfois, gagnerait à être plus synthétique. Reste l'évidente sincérité qui explose à toutes les pages, qui rend ce roman très attachant, tout imparfait qu'il soit. Manifestement, l'auteur ne vise qu'un seul but, ô combien ambitieux, celui de distraire dans un décor que l'on croit connaître. Pari gagné, et il serait dommage de passer à côté..."
Chronique de Thomas Bauduret pour K-Libre
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