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Critique de Sylviemesjeudis


Jonathan Blair est ingénieur des mines au service de la famille Hannay qui possède des mines de charbon dans plusieurs pays du monde, les Charbons Hannay. Nous sommes en mars 1862, l'histoire se passe en Angleterre, à Wigan dans le Lancashire. La ville s'est développée avec l'essor industriel et l'exploitation des mines de charbon. C'est aussi la ville natale de Jonathan Blair qui y a vécu très peu de temps emmené par sa mère en Amérique, recueilli par un Américain chercheur d'or du nom de Blair au décès de celle-ci, et qui grandit au milieu d'un groupe de Chinois. Comme il ne connaît pas son nom, il a pris celui de son bienfaiteur. Il a épousé une esclave africaine qui a été victime d'une épidémie de dysenterie. Il a une fille nommée Keziah qui signifie Arc-en-ciel.
Blair est connu à Wigan, il n'est apprécié ni de l'entourage des Hannay, ni des mineurs. On l'appelle Blair le Nègre ou Blair de la Côte-de-l'Or. La Côte-de-l'Or, où les femmes sont les plus belles du monde d'après lui, est une ancienne colonie britannique en Afrique, nommée ainsi pour l'or qu'elle renferme. Il a attrapé la malaria au cours d'un de ses séjours en Afrique, l'Afrique qu'il a « dans les veines pour toujours ».
L'évêque Hannay est très impliqué dans la société R.G.S. (Royal Geographical Society) qui participe financièrement aux explorations dans le monde. Elle a parrainé des expéditions en Afrique. L'évêque en est l'actionnaire le plus important. Par le biais de cette société, il a chargé Blair de repérer les régions aurifères qui sont nombreuses. À Wigan cohabitent deux mondes extrêmes, aussi violents l'un que l'autre, celui de la richesse et celui de la misère, la famille Hannay, fortunée, paternaliste, arrogante, aux outrances ridicules, sans qui les pauvres mourraient de faim, et les mineurs qui vivent dans une misère incroyable, exploités, à peine respectés, qualifiés de crasseux et immoraux, organisés en clan, soudés. Les habitants doivent tout aux Hannay : le travail, l'industrie, les associations caritatives… Les Hannay font oeuvre de charité, ils entretiennent le clergé et les églises, ils jouent un rôle social superficiel et moralisateur auprès des familles de mineurs, principalement envers les femmes mineurs qui s'habillent en pantalon pour travailler, qui ont les bras nus, un scandale, qui sont indépendantes et revendiquent l'égalité avec les hommes. Sans les Hannay, la ville n'existerait pas. le neveu de l'évêque Hannay, Rowland, a fait en Afrique un trafic d'esclaves et d'animaux couvert sous le prétexte d'études scientifiques. C'est un homme dangereux, qui tue tout ce qui bouge sans état d'âme.
Ce n'est pas une mission d'exploration que l'évêque Hannay confie à Blair, mais une mission particulière et personnelle : retrouver l'évêque John Maypole, le vicaire de Wigan, fiancé à sa fille Charlotte, il a disparu le 18 janvier, jour de la catastrophe minière dans le puits Hannay où soixante-seize mineurs ont perdu la vie. Ce jour-là, il y avait des mineurs inconnus, journaliers. La dernière personne à l'avoir vu est, semble-t-il, Rose Molyneux, mineure, après la journée de travail. le jour de sa disparition, il a déjeuné chez Mary Jaxon, veuve.
John Maypole est l'assistant du père Chubb et le créateur de la Maison Wiganaise pour les pécheresses repentantes. Charlotte Hannay est responsable de la Maison des Femmes. Elle leur donne des notions d'hygiène. Elle essaie de les élever au-dessus de leur condition. Maypole y va le mercredi et c'est le mercredi qu'il a disparu.
Les recherches commencent, Blair pense que John Maypole est descendu dans la mine le jour de la catastrophe et qu'il a péri avec les autres mineurs. Il interroge les mineurs et tous ceux qui le côtoient, il lit les rapports, il fait sous terre le parcours de chacun afin de trouver la faille qui a eu pour conséquence l'explosion. L'auteur nous invite à emprunter la cage pour descendre au fond du puits avec Blair qui le connaît bien. Nous entrons dans l'enfer souterrain envahi de bruit, de chaleur et de poussière.
Grâce aux descriptions minutieuses, ce roman nous apprend beaucoup sur le travail épouvantable des mineurs sous terre, la diversité des activités, le danger omniprésent, la maîtrise des gaz, la circulation de l'air, les rendements, les salaires de misère. Hommes, femmes, enfants, chevaux, leur vie ne vaut rien. Une catastrophe sera toujours due à une erreur de leur part, jamais à celle du propriétaire de la mine. Mais trop de longueurs mènent au dénouement qui semble bâclé, il est surprenant, compliqué et invraisemblable. Dommage.
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