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Critique de miguelbzh


Pigalle, un nom, un quartier, une histoire, une réputation, peu sont les noms comme ce dernier à parler à tous. Boris Cuny maîtrise très bien son sujet car sous son air de ne pas y toucher et surtout de ne pas trop en dire, il nous peint le lieu, les moeurs, les us et les coutumes de façon quasi documentaire.
Les rouages de ce monde parallèle, il les connaît car lui même est portier depuis des années, et ce détail fait toute la différence.
Point d'exagération et encore moins d'incohérences car le monde de la nuit, il connaît. Pour le monde du sexe, permettez moi de ne pas m'avancer car on n'est pas intime mais il semble maîtriser son sujet.
A l'image du golgoth qui se trouve en photo au dos, il serait si aisé de se fier aux apparences mais quelle ne serait pas notre erreur! Pigalle n'est pas un livre centré uniquement sur le lieu mythique mais si vous suivez la grille de lecture d'un bas du front, vous ne retirerez pas l'essence du roman.
Il aime ses personnages et vous ne serez pas dépaysé : prostitution, addiction, violence, malfrats. Mais Patrick, Camille, Valérie, Fred pour ne citer qu'eux sont le fond de Pigalle...Au fil des pages, on découvre des liens d'amitié que la foutre et le sang ne peuvent briser, des histoires d'amour inattendues qui froisseraient les plus frileux, une histoire d'amour belle et tragique. La galerie de personnages est riche et crache à la gueule du diktat de la norme.
Les chapitres tous au nom d'un personnage ou deux sont courts et entretiennent l'envie et la curiosité du lecteur. C'est cru, réaliste, concis et empreint à la fois d'une sensibilité à fleur de peau. Ce Boris est sacrément doué pour se mettre dans la peau d'une femme fragile, forte, désabusée, détruite mais pas que, c'en est troublant. Les fêlures de l'âme et du corps, il les retranscrit très bien que ce soit celle d'une trans, d'une junkie ou d'un mâle alpha stéroïdé.
Ah oui j'allais oublier, son écriture est digne des meilleurs polars. Si j'osai, je dirai que c'est l'univers d'Olivier Marchal (soyez attentifs) qui copule avec Requiem for a dream d'Aronofsky.
Bonne nuit et merci monsieur !
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