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Critique de Le_chien_critique


Vous qui avez encore espoir en l'homme, passez votre chemin.

Une uchronie dystopique et anarchiste, à la lisière du fantastique, autour de la question : qu'est ce qui fait société ? Un livre coup de poing contre la bien-pensance et les extrémismes de tous poils.

Paru initialement dans la collection Présence du futur en 1979, Philippe Curval imagine une France et une Europe en pleine révolution menée par les Ecos, des écologistes réactionnaires et extrémistes dont le crédo est zéro technologie. Résultat du programme écologique : effondrement de la société, exode urbain pour redécouvrir les joies de la terre, déclaration d'indépendance d'autonomistes de toutes sortes et disparition de notre chère élite financière et politique.

Nous suivons quelques personnages : Moulis, dit le loup, un individualiste acharné, qui embrigade dans son périple une jeune Eco à la peau ébène et deux de ses amis pacifistes. Ils croiseront sur leur chemin quelques seigneurs, des Croisés de la pureté, un adepte de la technologie et bien d'autres encore. L'occasion de voir toutes ses différentes idéologies politiques se confronter à la dure réalité de l'existence.

Chaque clan, groupe, bled décline son idéologie selon ses convenances personnelles. Sa conviction devient la réalité, l'autre étant dès lors un ennemi à se méfier, à ignorer, à combattre. Chacun campe sur ses positions, l'écoute n'est plus de mise, la société s'effondre.

L'auteur s'amuse à frotter toutes ses idéologies au savon noir pour voir ce qui pourrait en ressortir. le résultat n'est pas folichon, loin de là. Au point qu'un nourrisson préfère rester dans le sommeil plutôt que de s'éveiller à la vie, le fameux dormeur du titre et que des oiseaux migrateurs fuient leur sinistre époque.

Chaque ligne du texte est présente pour démontrer les idées de l'auteur, rien n'est présent par hasard. L'écriture est moderne, ça se lit facilement au premier degré, mais demande une attention soutenue pour celui qui tente d'en savourer toutes les subtilités.

Les meilleures intentions ne font cependant un bon roman. A trop vouloir être didactique, le texte souffre de ruptures de rythmes conséquentes, l'auteur se fiche de son intrigue qui demande des efforts surhumains du lecteur pour y croire. La partie fantastique avec le dormeur et les cygnes déséquilibre d'autant plus le tout.

Un roman engagé, cynique et iconoclaste qui en ravira certains, dont moi, déplaira aux autres.
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