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Critique de domreader


Un livre curieux, un peu inclassable écrit en 1948 alors que l'auteur n'avait que vingt-cinq ans, six ans avant le suicide de celui qu'on appelait le Rimbaud du nord.

L'Enfant Brûlé est une sorte de roman d'apprentissage, d'initiation aussi à travers le deuil et l'amour. D'ailleurs le roman s'ouvre sur les obsèques de la mère de Bengt, un jeune homme de vingt ans. La mort de la mère laisse deux hommes face à face, le père Knut et le fils Bengt qui se retrouvent alors dans une relation d'amour et de haine dans une maison qui rappelle la mère, par son atmosphère et ses objets. Bengt le fils tient son père pour responsable de la mort de la mère, d'autant plus qu'il découvre que celui-ci a une maîtresse depuis longtemps et qu'il compte bien la faire emménager dans la maison.

Bengt éprouve des sentiments violents de chagrin, de répulsion envers son père et sa maîtresse, ses ressentis sont exacerbés par sa jeunesse et le secouent de façon anarchique. Tous les sentiments de Bengt sont analysés, décortiqués par l'auteur, en particulier dans des lettres que Bengt s'écrit à lui-même, chaque mois, pour évacuer le chagrin et la colère. Mais bien vite, il découvre que la haine est parfois proche de l'amour en tombant amoureux de Gun la maîtresse de son père. C'est tout d'abord un amour physique, puis un véritable sentiment amoureux.

Le style de Stig Dagerman, est direct, parfois brutal. Il fonctionne aussi par élisions comme si nommer les choses allaient les rendre plus réelles, plus douloureuses, plus violentes. Cela rend aussi ce jeune homme plus mystérieux, plus imprévisible. C'est un roman introspectif, sur un homme en formation, un jeune qui a perdu le contrôle de sa vie, qui se cherche et qui bouscule les règles en place en attendant de trouver sa propre place.
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