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Critique de BazaR


Je prends un pari : John Fitzgerald Kennedy restera célèbre dans l'Histoire jusqu'à la fin de l'humanité (je reviendrai toucher mes gains dans dix réincarnations).
Ça méritait bien un volume de la série BD Ils ont fait l'Histoire.

Je finis cependant un peu déçu à la fin de cette lecture. Les auteurs ont choisi d'évoquer la vie de JFK à travers un entretien entre son frère Bob et un journaliste. de ce simple fait, la narration provenant du frère porte forcément une image positive du président des États-Unis. Cela est amplifié par le fait que le journaliste n'est pas vraiment incisif et ne cherche pas à égratigner cette image. C'est donc un portrait extrêmement conforme aux aspects positifs de la légende qui nous est montré.
Je n'ai pas trop compris pourquoi l'interview avait lieu au bord d'une piscine où l'on ne cesse de voir un gars et deux nénettes bronzés piquer des têtes et tailler le bout de gras. Cela fait très « vies de riches ».
Les auteurs restent essentiellement focalisés sur l'image publique d'ailleurs. JFK reprend tous les morceaux de discours connus – et ils sont nombreux – et les phrases qu'il a effectivement dû prononcer dans sa vie. Les aspects plus obscurs de sa personnalité, de ses actes – ses coucheries par exemple – sont à peine évoquées dans le dernier paragraphe du dossier d'André Kaspi.

Reste une orchestration très fluide d'un personnage qui incarne dans sa vie publique un grand nombre de valeurs qui nous tiennent à coeur (encore pour quelques temps j'espère) : la liberté des peuples à décider d'eux-mêmes, le refus des dictatures – et il avait de quoi faire entre Khrouchtchev et Mao, la sécurité sociale, le refus de la discrimination pour des raisons de couleur de peau. Pas question de flouter l'image avec des anecdotes dignes de la BD Une histoire populaire de l'empire américain de Paul M. Buhle. Ainsi on n'insiste pas trop sur le support aux dictatures d'Amérique Latine pour s'opposer à l'expansion du socialisme et de communisme. JFK apparait comme un homme qui n'a pas su imposer ses rêves de liberté dans cette zone. Il est aussi assez amusant de lire ses paroles en faveur de la décolonisation en glissant bien sous son tapis que les USA sont l'exemple même d'une colonisation réussie, totale et guère respectueuse des peuples autochtones.

En me relisant, je me dis que vous devez me trouver sarcastique. Pourtant j'ai apprécié cette lecture. Quoique j'en dise, JFK est une figure autrement plus positive pour le monde que l'actuel président, de plusieurs ordres de magnitude. La BD est aussi l'occasion de se remémorer des épisodes intenses de la Guerre Froide, comme la Baie des Cochons, la crise de Cuba ou la construction du mur de Berlin. Je ne regrette pas de l'avoir lu, loin s'en faut. Mais une petite voix me dit que la mariée est quand même un peu trop belle.
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