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Critique de ntchoubis


I.
San-A est en vacances, avec une gonzesse, prêt à examiner profondément une des questions primordiales de la physique quantique… Brusquement, un coup de téléphone l'arrache de ses pensées frivoles. le devoir a ses exigences et le commissaire raccroche pour entendre la voix du Vieux à l'autre bout du fil.

— Je vous ai appelé à tout hasard, bien que vous sachant en vacances, mon cher San-Antonio, car il vient de se produire quelque chose de très exceptionnel chez un de mes amis, M. Petit-Littré, l'éditeur bien connu. Figurez-vous qu'il donnait une soirée en son hôtel de Neuilly lorsque brusquement, les deux tiers de ses invités se sont trouvés incommodés.

San-A suit strictement le conseil chanté par Renaud: «toujours la banane, toujours debout». Il se rend sur place et découvre un vrai désastre:
Guillemet « Une vingtaine de personnes en tenue de soirée gisent sur les canapés ou sur les tapis. Elles remuent faiblement en poussant des vagissements ou des rires fluets. Elles ne paraissent pas souffrir, mais elles sont inconscientes… »

L'enquête express du commissaire révèle que les défoncés (involontaires) «ont absorbé une forte quantité de stupéfiant». Ce sont les bouteilles de whisky «Mac Herrel», une marque pas très connue, mais, «in use for over 100 years», qui en contenaient. Et en une quantité terrifiante!

L'homme qui a offert ce boisson douteux est mort. Ainsi, la seule piste chaude mène le commissaire San-Antonio et son loyal compagnon, l'inspecteur Bérurier, en Écosse, «à la distillerie de whisky puisque des bouteilles pourvues du capsulage d'origine contenaient de l'héroïne.»

II.
Ça y est, les gars! La mayonnaise a pris! Cette procédure littéraire devient de plus en plus multipliable cette année. Jugez-en par vous-même: «Du brut pour les brutes» (S.-A #039), «J'suis comme ça» (S.-A #040), «La fin des haricots» (S.-A #044). Comme vous voyez, des expériences réussies deviennent de plus en plus fréquentes.

Et les traits communs, qui font leur succès sont: a) l'intégrité du contenu; b) la vivacité du récit; c) la grande liberté de plume. Et servez tout ça chaud et assaisonné avec du talent, de la persistance et de la passion de l'auteur.
«San-Antonio chez les Mac», publié à la fin de l'année 1961, est une écriture savoureuse, burlesque, rythmée, avec un parfait tempo qui ne laisse pas de place aux temps morts.

Et n'oublions pas d'autres ingrédients propres au style san-antonien, comme une langue truculente et gouailleuse. le livre est bourré de digressions lyriques, d'énumérations loufoques, de calembours juteux et de lieux et personnages aux blazes marrants (p.ex.: il y a un bled en Écosse qui s'appelle «Mybackside-Istchicken», un sheriff dont le nom est Mac Heusdress, ou James Mayburn, majordome du château).

Il y a aussi des renvois plaisants au bas de page, des métaphores inattendues et, bien sûr, des digressions kamasutresques.

Félicie est de passage, Pinaud est à la retraite. Mais le duo San-A—Béru s'improvise avec brio. «San-Antonio chez les Mac» est un des rares volumes, où le commissaire San-Antonio est à l'aise en anglais. Admirez aussi Bérurier qui joue les larbins, fait le fantôme, chasse les monstres dans le lac et a même la chance d'être promu au grade d'inspecteur principal.

III.
À titre de synthèse sur ce volume. L'auteur a touché en plein dans le mille, en mêlant une verve étonnante du récit et des outrances hilarantes en pleine forme. «San-Antonio chez les Mac» se lit rapidement, tant l'histoire est passionnante. Impeccable, tout court.

2/ À NOTER :
♦ Berthe Bérurier a une soeur qui s'appelle Geneviève:
«La Gravosse me désigne le catafalque:
— Je vous présente ma soeur Geneviève.»

♦ Autrefois, Béru travaillait aux moeurs. («Gladys de Montrouge, une ancienne tapineuse que j'ai connue aut'fois quand c'est que j'étais aux moeurs.»)

♦ Pour impressionner ses lecteurs, l'auteur met le paquet et utilise tous les moyens stylistiques qui lui tombent sous la main. Même, son nom de famille: «[…] plus industrieux qu'une abeille (d'ailleurs mon meilleur ami s'appelle Dard) j'en fabrique un avec un gros fil de fer et je me livre à la pêche au cadavre.»

4.0/5.0
Lien : https://autodidacteblog.word..
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