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Critique de jamiK


Du grand Art.
L'histoire de passe à Fiume après la première guerre mondiale, la ville est devenue un état indépendant, sous la direction de Gabriele d'Annunzio, le poète révolutionnaire. Toute l'intrigue se passe dans cette ville, encerclée, autonome. Révolutionnaires, voleurs, artistes et militaires se côtoient dans un amalgame improbable, créatif et violent, où fascisme et communisme ne sont pas encore antinomiques. David B. parvient à donner à cette ambiance si particulière une dimension poétique et puissante.
Il fait intervenir les éléments symboliques dans le mouvement et l'action de l'intrigue, les évènements deviennent fous et magiques, le ton fait penser à la littérature russe qui aurait infusée dans le dadaïsme. Certaine pages, certaines illustrations sont emblématiques, dégageant une puissance et un intensité redoutables, de véritables chefs d'oeuvres. David B. joue sur le rythme entre les vignettes, la colorisation est de grande qualité (signée Hubert !), aux aplats aux tons subtils et marquants, il mélange les graphismes, entre totems africains et gravure expressionniste et ligne claire. La présence du noir est intransigeante agressive, la coiffure de Mina, noire avec sa forme si particulière revient comme un leitmotiv, un symbole de la volupté, sensuel dans cette ambiance violente de guerre. Les textes deviennent tout aussi fous, les revendications politiques et artistiques se mélangent dans un magma poétique, littéraire, dostoïevskien, la mort impose sa présence romanesque et la romance est aussi une merveille. Ce livre allie chef d'oeuvre graphique et littéraire, c'est d'une rare intensité. Énorme !
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