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Critique de Sachenka


Strasbourg, 1918. L'armée allemande prépare l'évacuation de la région. C'est dans ce décor de fin de guerre que débute le premier tome de Novembre 1918. À l'hôpital militaire, dans les maisons, dans les rues, sur les places, partout, Alfred Doblin nous fait vivre les inquiétudes et les joies des soldats et des natifs à un moment charnière : la fin des hostilités et la restitution de l'Alsace à la France. Ainsi, la serveuse Minna, l'infirmière Hilda, les soldats Becker et Maus, et tant d'autres, qu'on rencontre au début du roman, nous font vivre cette période troublée. Chacun a son histoire, son point de vue, ses contradictions. Il y a ceux qui regardent l'Allemagne avec nostalgie et regrets et ceux qui fêtent dans l'allégresse le rattachement à la France.

Puis, on passe au sous-lieutenant Heidberg et aux soldats qui sont démobilisés et qui traversent l'Allemagne, en route vers Berlin. de temps à autres, on revient à Strasbourg puis on retourne à Berlin ou ailleurs. Et encore et encore. Dans cette kyrielle de nouveaux personnages, réels et fictifs, et ce dédale d'intrigues, il devient un peu difficile de suivre l'histoire. D'autant plus que l'enjeu se complexifie avec la fuite de l'empereur. le mécontentement et l'incertitude rongent capitale allemande. Ce n'est qu'une question de temps avant que la révolution n'éclate. le nouveau gouvernement social-démocrate doit à tout prix maintenir la stabilité et mâter les prolétaires menaçants...

Et toujours ce parallèle avec Strasbourg et l'Alsace où les habitants accueillent en héros l'armée française.

Puis la lumière se fait : il n'y a qu'un seul personnage principal, et c'est le peuple allemand! Et, par extension, l'Allemagne. C'est du destin de cette grande nation qu'il s'agit. Vu à travers les yeux et vécu à travers chacun des figurants. À partir de ce moment, j'ai davantage apprécié ce roman. Ou, plutôt, cette fresque! Toutes ces dates, tous ces événements, ces détails... quelle érudition! Doblin, qui a vécu en Alsace pendant la période qu'il relate, partage une expérience toute personnelle mais qui rejoignait celle de tous les Allemands.
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