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Critique de Mespetitescritiqueslitteraires


Dans la grande maison familiale de banlieue, Jeanne a parfois du mal à s'isoler, à trouver sa place. Solitaire, aimant nager et lire, elle vit entourée de sa famille. Sans doute serait-il plus juste de parler de clan car, chaque génération, sous le regard inflexible du grand-père, se doit de devenir avocat afin de contribuer à l'essor du cabinet familial. Mais contrairement à Benoît, son frère aîné, Jeanne hésite à se lancer dans les études de droit.
Lorsqu'un jour des douleurs musculaires l'irradient, qu'une douleur à l'oeil l'aveugle et qu'une grande fatigue l'envahit, le diagnostic tombe, implacable et irrévocable. Plongée dans cette réalité totalement métamorphosée, Jeanne voit son avenir s'assombrir. Désormais, l'urgence n'est plus de savoir ce à quoi elle se destinera mais bien plutôt d'accepter et de maîtriser cette maladie qui l'accompagnera jusqu'à la fin de ses jours.
"J'étais devenue la paria de la famille. Comment en étais-je arrivée là? Pourquoi n'arrivais-je pas à suivre la lignée des Aubagio?"
Mais la jeune femme est une battante, une guerrière qui ne s'avoue pas vaincue si facilement. Prisonnière de ce corps qu'elle ne dompte plus naturellement, elle supporte de moins en moins de vivre dans cette prison dorée où chacun doit accomplir la mission qui lui incombe. Alors, envers et contre tous, Jeanne décide de partir.
Un billet aller simple en poche, elle s'envole à la découverte de l'Ecosse et de ses falaises abruptes déchiquetées par les vagues. Elle finit par déposer ses valises sur l'île de Mull à Glengorm. Sur ce bout de terre battu par les vents, le temps s'arrête, le calme règne, la sérénité revient.
"La vue de ma chambre était une pure merveille. Une mer houleuse, une brume persistante, des rochers en contre bas, un chien qui courait dans tous les sens autour de son maître qui s'amusait à lui lancer un bâton rejeté par la mer, au loin un ferry, un ciel plombé. Il ne m'en fallait pas plus pour être aux anges."
Alors, lovée dans la belle demeure de la famille MacDonald, Jeanne fera le point sur sa vie et s'ouvrira au monde. Un monde qui, malgré la maladie, s'annoncera plein d'espoir et de renouveau.
Si vous ne connaissez pas Larème Debbah, je vous conseille vivement de partir à sa rencontre. Grâce à son écriture douce, fluide, généreuse et bienveillante, elle enchantera tous ceux qui veulent prendre le temps de s'immerger dans une histoire. Car, lentement et subtilement, le lecteur se transforme en spectateur privilégié de l'introspection de Jeanne.
On s'attache aux personnages, on voit leur vie se dérouler, on respecte leur silence, on partage leurs doutes et interrogations. On est également ébloui par le décor grandiose de cette île écossaise qui est, à elle seule, un personnage à part entière. de ses bourrasques de vent, elle balaiera l'espoir pour mieux le faire renaître. Alors, tout au long de cette lecture, douce et cosy, on se surprendra à marcher sur la pointe de pieds de peur de troubler cet équilibre fragile.
Et si… n'est pas une histoire triste malgré l'omniprésence de la maladie. Larème Debbah veille à ne jamais tomber dans le pathos, bien au contraire. L'espoir, bien que ténu, demeure et ne cessera de grandir, de se renforcer.
Lors de la lecture de Et si…, j'ai été émue et touchée, non seulement par l'histoire de Jeanne mais aussi par les descriptions des plages désertées, fouettées par le vent, moi l'amoureuse des paysages abrupts et sauvages.

Lien : https://mespetitescritiquesl..
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