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Critique de Parthenia


J'ai enfin trouvé une romance anglo-saxonne à mon goût !
Pas de "Jouis pour moi" exigé par un partenaire autoritaire !
Pas de fessée incongrue tombant dans le récit comme un poil pubien dans la soupe !
Pas de position sexuelle demandant une souplesse hors du commun proche du "contorsionnisme" (oui, j'invente des mots et alors ? je suis touchée par la grâce ! ^^) !
Pas d'étroitesse de la femme (en l'occurrence il s'agit ici d'un homme, mais OSEF, d'autant que dans ce cas-là, ce serait justifié ! *calme-toi, Parthenia, calme-toi, tu deviens triviale !!*)

Je crie, hurle, je clame ma joie aux quatre vents :

♫ Hal-le-lu-jah !
Hal-le-lu-jah !
Hallelujah !
Hallelujah !
Hal-le-e-e-lu-jah !
Hal-le-lu-jah !
Hal-le-lu-jah !
Hallelujah !
Hallelujah !
Hal-le-e-lu-jah ! ♪

Mais assez de chant baroque et revenons à notre roman ! J'ai pratiquement tout adoré ! Oui "presque", mais venant de moi, c'est déjà pas mal, voire pas mal du tout... En plus, l'écriture, de qualité, nous immerge complètement dans cette atmosphère horrifique de manoir hanté et d'esprits malfaisants... Ce livre est clairement un hommage (peut-être un peu parodique ?) aux romans gothiques anglais du XIXème siècle, et l'auteure s'en tire avec les honneurs. J'ai adoré les descriptions lugubres que nous donne Bonnie Dee, non seulement des différentes pièces du château mais également de la domesticité. On ressent toute l'étrangeté inquiétante qui imprègne ces lieux et ses habitants.

Graham Cowrie, le personnage principal et narrateur de l'histoire, est vraiment attachant, tour à tour insolent, polisson, jovial, spirituel et drôle. Son opportunisme et ses mensonges sont tout à fait compréhensibles vu ses origines et sa détermination à s'élever dans l'échelle sociale, sans rien lui enlever de son empathie. En arrivant à Allinson Hall, le jeune homme est surpris par l'ambiance macabre qui règne dans la grande demeure et par l'étrange disposition des jumeaux Whitney et Clive vis-à-vis de leur père qu'ils semblent rendre responsable de la mort subite de leur mère. le comportement aussi coupable que tourmenté du sombre et charismatique Sir Richard ne fait que renforcer cette impression. Lavinia Allinson est-elle réellement morte de maladie ? Ou la vérité est-elle moins avouable ? C'est ce que va tenter de découvrir ce professeur loufoque aux méthodes enseignantes très peu conventionnelles tout en essayant de résister à la puissante attraction qu'exerce sur lui le maître des lieux.

Je dois avouer que j'ai moi-même eu du mal à résister au magnétisme animal de Sir Richard : son apparente indifférence, son esprit torturé et son goût pour l'isolement le rendent très intrigant. J'ai adoré la manière dont Graham le décrivait à chacune de ses trop rares apparitions ! Or, malgré les atouts indéniables du couple improbable formé par le précepteur et son employeur, j'ai déploré que l'auteure amène leur première scène de sexe aussi abruptement alors que jusqu'ici elle avait pris le temps de décrire le manoir, ses habitants et les états d'âme du héros, nous immergeant dans l'ambiance mélancolique des lieux.

J'aurais bien aimé également qu'elle développe davantage la psychologie des membres du personnel dont les interventions se réduisent au strict minimum, car ils avaient à la base beaucoup de potentiel pour ajouter de la tension dramatique au récit.

Concernant l'aspect fantastique, si j'ai été conquise par les éléments surnaturels du début et milieu du livre, décrits de manière très évocatrice et angoissante, mais également parcellaire nous poussant à nous interroger sur leur réalité, le héros ayant une imagination débordante, j'ai été moins convaincue par la conclusion qui est justement un peu trop surnaturelle, c'est-à-dire que l'on passe de passages subtilement suggérés à une scène d'exorcisme brutalement amenée, frôlant même le ridicule par des dialogues un peu too much. Autant vous dire que cela m'a fait tiquer !

Pour conclure, une histoire qui m'a captivée même si elle aurait gagné à être davantage développée au niveau des personnages secondaires et du traitement des éléments surnaturels, car la progression narrative est de ce fait un peu déséquilibrée. Mais je n'ai pas boudé mon plaisir, tant sur le plan des descriptions gothiques du récit que de la romance entre Graham et Richard ou du rapprochement entre le précepteur et les enfants. En outre, la qualité de l'écriture est bien supérieure à ce que j'ai pu lire des romances anglo-saxonnes jusque là, et ça, ça n'a pas de prix !!!
Lien : http://parthenia01.eklablog...
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