Neuf terreurs

On n'est pas étonné de retrouver dans ce recueil de neuf nouvelles ce qui fait la patte d'Émile Degas : un style précis, nerveux, aisé et rageur et des personnages convaincants. Même quand j'adhère un peu moins au scénario ("double vue", "tant de livres", "home cinéma"), voire quand je ne comprends pas la chute ("argentique"), la consistance du personnage principal suffit à compenser.
Pour moi, l'auteur fait la pleine démonstration de son talent dans "attention au chien" (attention, barre très haut sur le personnage insupportable !), "justice sera faite" (construction remarquable), et "régner en enfer" (vision puissante du destin du médecin et tortionnaire nazi Josef Mengele).
C'est, dans l'ensemble, de l'horreur soft, et ce n'est pas un reproche en ce qui me concerne, bien au contraire : pas de surenchère de gore pour le gore, et toujours une idée sous-jacente derrière, bien souvent philosophique.