AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de lecassin


Tout d'abord, une question me taraude : peut-on obtenir le Prix Goncourt quand on a déjà obtenu celui du premier roman comme ce fut le cas pour Jean-Baptiste del Amo en 2009 pour « Education libertine » ?
Car si la chose est possible, je ne serais pas surpris qu'elle advienne…

Les thèmes : principaux comme l'horreur de la guerre de 14, l'aversion des élevages industriels ; ou secondaires comme la difficulté de vivre l'homosexualité… Nous sommes bien dans l'air du temps et du fameux prix…
Le style : puissant, nerveux, violent… même s'il se fait bucolique quand il s'agit d'évoquer le petit jour sur une pièce de maïs. Le vocabulaire est précis, encyclopédique, même parfois ; le mot est juste jusqu'à donner dans le cru, voire dans le scatologique aussi, mais bon…
Style et thèmes qui semblent régulièrement remarqués du jury Goncourt, pour ne pas dire récompensés…

Trois grands chapitres jalonnent la vie d'une famille du Sud-Ouest, de l'ancêtre, « gueule cassée » au retour de la guerre de 14, créateur de l'activité porcine, à l'exploitation industrielle dans les années 1980. Sa chute… Trois grands chapitres ayant en commun le savant mélange de terre de merde et de sang...

Oui. Pas vraiment gai comme roman… Et pourtant, malgré ça, un de mes coups de coeur 2016 : c'est violent, cru même, parfois descriptif à l'excès ; mais c'est finement documenté. Un nom me vient, si l'on veut comparer, toutes proportions gardées : il y a du Zola là-dedans !

Jean-Baptiste del Amo est militant ; et il a écrit un bouquin militant, à charge... qui malgré tout conforte ma a décision déjà ancienne de ne rien manger d'industriel ; ce qui ne m'empêche pas de consommer raisonnablement de la viande, contrairement à l'auteur qui si j'en crois sa biographie est végétalien… Proche de l'association L 214 en lutte contre les pratiques parfois douteuses de certains abattoirs ; un engagement qui date de mars 2016 qui nous met face à la question de la poule et de l’œuf : un engagement qui génère le livre ou un livre qui génère l'engagement ? Mais tout ça n'est que technique promotionnelle au service d'un excellent bouquin qui ne manquera pas de susciter la controverse à la rentrée qui déjà s'annonce. Ça pue !

Un grand merci aux éditions Gallimard et à Babélio de m'avoir permis cette découverte dans le cadre de masse critique.
Commenter  J’apprécie          662



Ont apprécié cette critique (45)voir plus




{* *}