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Critique de Mermere
Roman lu dans le cadre du Prix des Incorruptibles 2015-2016, sélection CM2-6è.
Allez, respirez un bon coup, fermez les yeux, et plongez dans la cour de récré d'une école primaire ! Voici l'histoire d'une petite japonaise qui arrive dans la classe d'une école française et qui va se heurter au racisme de quelques uns.
Points positifs : l'ambiance de cour de récré qui est admirablement bien reconstituée, on s'y croirait. le récit est simple et plein d'humour, le style est aisé et fluide ce qui rend l'ouvrage très abordable pour des 6èmes. L'auteure est visiblement passionnée par le Japon et elle arrive bien à nous emmener avec elle et ses personnages vers cette culture. le propos souligné dans le roman (non au racisme et au contraire il faut ouvrir son esprit aux autres cultures et aimer les différences) est bien amené et intégré dans l'histoire ce qui ne rend pas ce livre moralisateur du tout. J'ai bien aimé la vengeance de Sakura qui était fine et intelligente au contraire de ce "débilos" de Fabio dont le personnage est assez intéressant au final car très commun dans les écoles.
Points négatifs (liés au points positifs annoncés ci-dessus) : l'ambiance cour de récré est tellement bien retranscrite qu'on s'y croirait c'est vrai mais c'est justement ce qui peut vite devenir épuisant. Toutes ces chamailleries et ces disputes de CM2 ça peut devenir pénible au bout de quelques pages. Moi qui travaille dans un collège j'ai vite été fatigué par ces histoires et ces disputes de primaires !!
Je n'ai pas trouvé la forme du carnet intime très pertinente et il me semble au contraire que l'auteur aurait très bien pu s'en passer. La façon très artificielle de Joséphine de s'adresser à son carnet est parfois proche du ridicule. Certes c'est une enfant de 11 ans mais je trouve ça trop surfait et ça n'apporte rien à l'histoire qui aurait gagné à être racontée directement par Jo sans le subterfuge du carnet qui alourdit le texte inutilement.
J'ai trouvé que les deux derniers chapitres étaient parfaitement inutiles. L'explication finale est lourdingue, on avait très bien compris que le Rikishi était un sumo et je pense que les enfants l'auraient bien compris aussi. du coup cette partie est complètement surfaite. L'histoire pouvait très bien s'arrêter sur les nouvelles résolutions de Fabio, ou bien, si l'auteur y tenait vraiment, sur le petit épilogue en fin de livre (et encore...). Je ne comprends pas bien ce qui a motivé l'auteur et je trouve que l'histoire aurait gagné a s'arrêter juste après l'épisode du sumo qui s'adresse à Fabio.
Si la morale sur l'inutilité et la méchanceté du racisme est bien menée tout au long du roman, si elle est bien intégrée à l'histoire, on pourra néanmoins reprocher à l'auteur que de tels propos dans la bouche d'enfants de CM2 me paraît peu plausible. Je travaille beaucoup avec des 6èmes et je peux vous dire que le niveau de réflexion d'un enfant de cet âge me paraît bien éloigné des copains de Sakura ! le speech sur le sexisme de Sakura me paraît très peu crédible dans la bouche d'une enfant de 11 ans, tout comme leurs réflexions sur la différence et sur le racisme.
Autre point négatif, et pas des moindres, c'est justement la passion de l'auteur pour le Japon. Je m'explique : à force de nous dépeindre tous les éléments typiques japonais, l'auteur plonge dans les clichés qu'elle entend justement dénoncer et elle flirte elle même avec le racisme primaire qu'elle veut critiquer. Mangas, Pokémons, samouraïs, sumos sont utilisés par l'auteur pour faire référence au Japon et là on tombe dans le cliché. le Japon ce n'est pas seulement ça et je crois qu'à la fin c'est l'effet inverse qui se produit car les enfants retiendront justement cela du Japon. Si l'on voulait raconter une histoire inverse d'une française débarquant dans une classe au Japon, on voudrait justement éviter de parler de baguettes, de fromages et de Tour Eiffel et montrer que la France c'est autre chose. Or l'exposé de Sakura tombe parfois dans le cliché et je trouve ça dommage voire même contre productif.
Au final on passe un bon moment avec ce livre, l'histoire est agréable, pleine d'humour et elle s'attaque au racisme qui est une cause très importante. Malgré tout certains points m'ont dérangé même s'il est probable que les enfants ne les voient pas.
Allez, respirez un bon coup, fermez les yeux, et plongez dans la cour de récré d'une école primaire ! Voici l'histoire d'une petite japonaise qui arrive dans la classe d'une école française et qui va se heurter au racisme de quelques uns.
Points positifs : l'ambiance de cour de récré qui est admirablement bien reconstituée, on s'y croirait. le récit est simple et plein d'humour, le style est aisé et fluide ce qui rend l'ouvrage très abordable pour des 6èmes. L'auteure est visiblement passionnée par le Japon et elle arrive bien à nous emmener avec elle et ses personnages vers cette culture. le propos souligné dans le roman (non au racisme et au contraire il faut ouvrir son esprit aux autres cultures et aimer les différences) est bien amené et intégré dans l'histoire ce qui ne rend pas ce livre moralisateur du tout. J'ai bien aimé la vengeance de Sakura qui était fine et intelligente au contraire de ce "débilos" de Fabio dont le personnage est assez intéressant au final car très commun dans les écoles.
Points négatifs (liés au points positifs annoncés ci-dessus) : l'ambiance cour de récré est tellement bien retranscrite qu'on s'y croirait c'est vrai mais c'est justement ce qui peut vite devenir épuisant. Toutes ces chamailleries et ces disputes de CM2 ça peut devenir pénible au bout de quelques pages. Moi qui travaille dans un collège j'ai vite été fatigué par ces histoires et ces disputes de primaires !!
Je n'ai pas trouvé la forme du carnet intime très pertinente et il me semble au contraire que l'auteur aurait très bien pu s'en passer. La façon très artificielle de Joséphine de s'adresser à son carnet est parfois proche du ridicule. Certes c'est une enfant de 11 ans mais je trouve ça trop surfait et ça n'apporte rien à l'histoire qui aurait gagné à être racontée directement par Jo sans le subterfuge du carnet qui alourdit le texte inutilement.
J'ai trouvé que les deux derniers chapitres étaient parfaitement inutiles. L'explication finale est lourdingue, on avait très bien compris que le Rikishi était un sumo et je pense que les enfants l'auraient bien compris aussi. du coup cette partie est complètement surfaite. L'histoire pouvait très bien s'arrêter sur les nouvelles résolutions de Fabio, ou bien, si l'auteur y tenait vraiment, sur le petit épilogue en fin de livre (et encore...). Je ne comprends pas bien ce qui a motivé l'auteur et je trouve que l'histoire aurait gagné a s'arrêter juste après l'épisode du sumo qui s'adresse à Fabio.
Si la morale sur l'inutilité et la méchanceté du racisme est bien menée tout au long du roman, si elle est bien intégrée à l'histoire, on pourra néanmoins reprocher à l'auteur que de tels propos dans la bouche d'enfants de CM2 me paraît peu plausible. Je travaille beaucoup avec des 6èmes et je peux vous dire que le niveau de réflexion d'un enfant de cet âge me paraît bien éloigné des copains de Sakura ! le speech sur le sexisme de Sakura me paraît très peu crédible dans la bouche d'une enfant de 11 ans, tout comme leurs réflexions sur la différence et sur le racisme.
Autre point négatif, et pas des moindres, c'est justement la passion de l'auteur pour le Japon. Je m'explique : à force de nous dépeindre tous les éléments typiques japonais, l'auteur plonge dans les clichés qu'elle entend justement dénoncer et elle flirte elle même avec le racisme primaire qu'elle veut critiquer. Mangas, Pokémons, samouraïs, sumos sont utilisés par l'auteur pour faire référence au Japon et là on tombe dans le cliché. le Japon ce n'est pas seulement ça et je crois qu'à la fin c'est l'effet inverse qui se produit car les enfants retiendront justement cela du Japon. Si l'on voulait raconter une histoire inverse d'une française débarquant dans une classe au Japon, on voudrait justement éviter de parler de baguettes, de fromages et de Tour Eiffel et montrer que la France c'est autre chose. Or l'exposé de Sakura tombe parfois dans le cliché et je trouve ça dommage voire même contre productif.
Au final on passe un bon moment avec ce livre, l'histoire est agréable, pleine d'humour et elle s'attaque au racisme qui est une cause très importante. Malgré tout certains points m'ont dérangé même s'il est probable que les enfants ne les voient pas.
