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Critique de NicolaK


Alléchée par le retour de deux de mes babelamies, j'ai lu Naufrage.
Je ressors de ma lecture un peu mitigée.
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L'auteur annonce la couleur en préambule. "Ce roman est inspiré d'une histoire réelle dont la presse s'est fait l'écho. À l'exception des éléments connus et publics de ce fait divers, le texte qui suit est une oeuvre de pure fiction."
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Le fait divers en question, c'est le naufrage d'un bateau de migrants dans la Manche, lequel a causé la mort de vingt-sept personnes en novembre 2021.
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Alors vous je ne sais pas, mais hormis le naufrage par lui-même dont j'étais informée, depuis quasiment deux ans, je ne savais rien de plus.
En même temps, je n'avais pas cherché.
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Depuis que j'ai commencé le roman, bien évidemment, j'ai regardé la presse.
On parle d'enquête interne et de sanctions éventuelles, aujourd'hui on parle aussi d'investigation pour violation de l'instruction qui a été ouverte pour de potentielles fuites venant de la hiérarchie militaire.
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Bref, tout le monde ici a Internet, nul besoin de faire une revue de presse. En tout cas, l'affaire est encore en cours.
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L'auteur nous harponne bien dès le départ avec un interrogatoire fictif de l'opératrice dans les locaux de la gendarmerie maritime, interrogatoire mené par une femme à laquelle elle s'identifie, du moins physiquement.
Les deux femmes écoutent l'enregistrement des 14 appels du jeune Kurde qui demande de l'aide car le canot pneumatique coule, pimentés par les réponses de l'opératrice.
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Quelle est la part de fiction et quelle est la part de réalité ?
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En tout cas, elle prend cher la petite dame fictive qui a promis des secours qu'elle n'a jamais envoyés. Je vous laisse découvrir le reste, personnellement j'étais atterrée.
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La seconde partie concerne les hommes présents sur l'embarcation (fictifs aussi, mais qui sont morts quand même pour de vrai), jusqu'au naufrage.
Ça sonnait bien réel pour moi, cette partie fictive.
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Dans la dernière partie, on est dans la tête de l'opératrice. J'ai eu du mal à situer l'époque exacte, mais vous verrez bien.
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Pourquoi suis-je mitigée ?
Ceux qui me connaissent savent que je déteste quand L Histoire est romancée, parce que j'ai beaucoup de mal à faire la part des choses, surtout quand j'en ignore quasiment tout.
Ensuite, il faut que je creuse.
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Mais en attendant, on peut difficilement adhérer au comportement fictif de l'opératrice fictive, tout comme à celui de son collègue fictif, qui bouquinait en sortant des blagues d'un goût douteux.
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Maintenant je sais aussi que si je suis sur un bateau et que je vois quelqu'un se noyer dans des eaux étrangères, il vaut mieux que je m'abstienne de le secourir.
Là j'ai pas compris mais bon que vaut la vie d'un homme à côté des lois territoriales.
De toute façon je me connais, je ne verrai probablement pas la pancarte en pleine mer me disant qu'il y a une frontière à tel ou tel endroit.
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Mais je digresse, l'essentiel c'est que les sauveteurs et garde-côtes etc., eux, sachent bien qui a le droit de faire quoi.
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Bon, je n'aurais jamais cru que je réussirais à sortir quelque chose de mon demi-neurone pour vous parler de ce roman.
Des copines m'ont dit d'écrire ce qui me passait par la tête, voilà qui est fait.
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S'il n'y avait pas ce côté réalité / fiction qui me chiffonne à cause de mon manque d'informations, j'aurais vraiment beaucoup aimé ce livre.
En étant honnête, je dois même avouer que je l'ai beaucoup aimé, en fait. Je me suis posé des questions, j'ai tremblé avec les pauvres naufragés, mon coeur s'est serré avec eux et pour eux.
Ceux-là et tous les autres...
À part ça, je me sens impuissante.. comme tout le monde.
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C'est un très bon roman, n'hésitez pas à le lire.
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Je finirai mon billet sur un extrait des paroles de la chanson de Zazie, J'étais là...

"Et j'ai levé mon verre à ceux qui n'ont plus rien
Encore un verre, on n'y peut rien

J'étais là devant ma télé à 20 heures
J'ai vu un monde s'agiter
S'agiter
J'étais là juste au retour de la Somalie, du Bangladesh et du Rwanda
J'étais là
J'ai bien vu le sort que le Nord réserve au Sud, bien compris le mépris
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J'étais là pour compter les morts
J'étais là et je n'ai rien fait
Et je n'ai rien fait
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J'étais là pourtant, j'étais là
Et je n'ai rien fait
Je n'ai rien fait"
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