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Critique de Pecosa


Comme elle est gaillarde Aldonza, La Lozana andaluza! Originaire de Cordoue, elle parcourt le sud de l'Espagne avec sa mère, se marie, est chassée par son beau-père, puis gagne Rome, où elle exerce le plus vieux métier du monde. Gaillarde, elle l'a toujours été: « Savez-vous que je me grattais mon devant depuis ma plus grande enfance, que la vue d'un homme m'échauffait la caillette, que j'aurais voulu fuir avec l'un d'eux… » Comme « Rome est en grande partie un bordel, c'est pourquoi on l'appelle Roma putana. », elle peut y vivre de ses charmes, et parcourt les bas-fonds de la cité avec son ami et amant Rampin.
Portrait de la gaillarde andalouse est un roman publié sous couvert d'anonymat en 1528 par l'éditeur espagnol Francisco Delicado. L'oeuvre structurée en 56 chatteries et présentée sous forme de dialogues est souvent comparée à La Célestine de Fernando de Rojas. Francisco Delicado se met lui même en scène, dialoguant avec ses personnages. Supposé marrane par les critiques, il met en scène une jeune femme fuyant l'Espagne de l'Inquisition, détestant le porc, sans doute une marrane elle aussi. Il évoque un monde sur le point de disparaître, des traditions juives et morisques d'Espagne, il sème des "indices" sur l'autre identité d'Aldonza, retrace la vie des humbles, des femmes qui survivent dans les quartiers pauvres de Rome. Il fait chanter toutes les langues, les expressions parlées dans les milieux les plus modestes, où vivent les Italiens, les Catalans, les Espagnols, les juifs, les morisques, les Grecs… il décrit les petits métiers, les relations entre les différentes communautés, les secrets de beauté des femmes, à travers la vie d'une putain pícara, pleine d'humour, qui met beaucoup d'ingéniosité à survivre, de Rome jusqu'à Venise. Et l'ouvrage que l'on pourrait qualifier de "rabelaisien", fait encore rire près de 500 ans après sa parution.
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