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Critique de Rodin_Marcel


L'auteur est un petit futé : pour son premier roman, il a compilé trois ou quatre romans noirs états-unisiens les plus classiques, et – au lieu de les traduire – il les a transposés terme à terme dans le pays basque d'aujourd'hui, ce qui donne un mélange assez (d)étonnant : d'un côté il nous inflige tous (vraiment tous, sans en oublier un seul) les lieux communs habituels du roman noir états-unisien, de l'autre côté, il tente d'insérer ça dans la société franco-hispano-basque actuelle, ce qui n'est guère crédible.
Comment croire aujourd'hui au tueur à gage vieillissant, bourré d'alcool, ne dormant jamais, séduisant la belle nageuse (qui va se faire mitrailler à sa place, bouh-ouh-ouh), jouant les preux chevaliers auprès de la mère célibataire, affrontant bien sûr "virilement" son ex-patron sanguinaire ainsi que la terrible veuve (sadique à souhait) du gangster d'à-côté, écumant les bouges de la côte remplis de truands et de filles fatales (défraîchies, bien sûr), le tout pour retrouver l'inoxydable, insubmersible et – au sens littéral du terme – increvable mais non moins mystérieux chéri de la mère célibataire ?
On ne saurait pourtant risquer une accusation de plagiat, puisque l'auteur adapte en français les tics de style du "roman noir américain" tout en y mêlant ce qu'il croit être d'une grande originalité, à savoir des références constantes à ces succès "rebelles-commerciaux" du "rock garage et alternatif" présentés comme des chefs d'oeuvre immortels. C'est là que le bât blesse un peu : pour causer de ces arias pour marteau-piqueur sourdingue (qui ne s'écoutent qu'à fond les manettes), l'auteur emprunte ce ton catégorique typique des ayatollahs en tout genre.
Il faudrait avoir le temps d'aller voir ses romans ultérieurs pour vérifier de temps à autre si cet auteur va cesser de transposer-imiter pour écrire quelque chose d'original…
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