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Critique de JML38


Roman à la fois très sombre et lumineux, tel est le pari réussi par Rene Denfeld à travers cette évocation d'une prison des Etats-Unis et de son «couloir de la mort».

C'est ce «Lieu enchanté» et ce «donjon» que nous fait découvrir l'un des prisonniers en attente de la date fatidique, qui entend et voit ce que les autres n'entendent pas et ne voient pas, dans un style à la fois lyrique et fantastique, expliquant ce que devient la notion de temps dans cet univers carcéral où les stimuli extérieurs ne parviennent plus, où mentir n'a plus d'importance, sauf lorsqu'il s'agit de décrire le bout de ciel entrevu par la fenêtre du parloir.

Parmi les personnages non détenus, trois ont une importance particulière. La «Dame» dont le rôle est de trouver les éléments permettant d'éviter à certains la peine capitale, un prêtre ayant abandonné la soutane et un directeur faisant preuve d'une certaine humanité. Chacun à sa manière rajoute encore un peu de noirceur dans le récit en révélant peu à peu un vécu poignant.

La vie carcérale est décrite sans concessions, de façon brutale, notamment la compromission de gardiens faisant fi de tout respect de l'être humain, quitte à détruire des jeunes gens se retrouvant pour des délits mineurs au milieu de dangereux individus dans le bâtiment des condamnés à perpétuité. Certains passages sont tellement choquants que l'on ose espérer que l'auteur a volontairement forcé le trait, sans malheureusement arriver à s'en persuader.

De cet océan de noirceur émergent quelques îlots de grâce, plus particulièrement lors de visites émouvantes de la Dame à la mère d'un prisonnier.

On ressort quelque peu secoué de cette lecture, surtout après le final bouleversant que nous a réservé Rene Denfeld, qui a tout de même la sympathique attention de glisser dans les ultimes phrases un mot porteur d'espérance.
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