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Critique de Franz


Franz
17 décembre 2020
Marqué par l'omniprésence des moineaux depuis la petite enfance et hébété par leur quasi disparition depuis quelques années, le lecteur prenant de l'âge, frappé d'obsolescence programmée mais disposant encore d'une mémoire générationnelle sait et sent que la biodiversité s'effondre [voir « La grande amnésie écologie » de Philippe Dubois]. Certes, les nouvelles générations seront atteintes d'amnésie environnementale, acceptant comme normales des situations dégradées mais vivre sans moineaux pépiant et voletant perd en intensité. Grappillant nos restes, ils nous accompagnent depuis si longtemps malgré nos travers et nos errances. Heureusement, La Hulotte se penche dans le fascicule 110 sur le petit passereau trapu et revient sur une vie grégaire étonnante. Avec son groupe limité de piafs, Pierrot aime coincer la bulle c'est-à-dire ne rien faire, de concert pépier sans pépie, sommeiller, tôt le soir, tard le matin, dans l'après-midi : « seize heures sur vingt-quatre ». Commensal à l'homme, toujours en bande, il se rassasie vite à peu de frais : « jusqu'à deux graines à la seconde ». Avec des centaines de minuscules gravillons ingérés, il concasse dans son gésier grains et carapaces coriaces. Plus sa bavette est grande, plus le moineau est âgé et s'impose auprès des plus jeunes moins nantis pour se servir en premier, en nourriture et en moinelles. La Hulotte passe en revue la tenue et les moeurs de Maître Pierre, ses bains de sable, d'eau et de soleil. le prochain fascicule sera consacré à la reproduction du moineau.
La seconde partie du n° 110 relate « L'affaire de la coccinelle zombie ». le dinocampe, minuscule guêpe hermaphrodite et parasitoïde, perfore et pond dans la coccinelle. La larve se développe, dévorant des parties non vitales puis s'expulsant de la Catherinette au bout de trois semaines, immobilisée par un virus injectée lors de la ponte. Zombifiée, la coccinelle pourrait reprendre vie au départ du dinocampe mais son épuisement aura le plus souvent raison d'elle. Comme dans tout bon thriller mené de serre de maître, La Hulotte révèle en toute fin de course que le parasitoïde peut être à son tour victime d'un « hyperparasitoïde », le gélis agile, autre espèce de guêpe venant pondre à son tour dans la lympe du dinocampe.
Le moineau manquait à l'appel et faisait défaut dans la petite encyclopédie que Pierre Déom constitue avec talent au fil des années. Ses textes ciselés et ses dessins à la plume font toujours merveille.
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