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Critique de Sachenka


J'aime bien ces romans où des personnages d'un certain âge jettent un regard critique et nostalgique sur leur passé. Leurs expériences, bonnes ou mauvaises, leur vécu, leur permet l'apprécier à sa juste valeur, de reconnaître les occasions manquées et, à l'aube de la vieillesse, de comprendre ce qu'ils ne pourront rien et changer et essayer de profiter du moment présent. Même si leurs émotions (rancoeur, jalousie, etc.) sont difficiles à maitriser et qu'elles les amènent parfois à répéter les mêmes erreurs, la présence d'un être cher peut aider à les canaliser.

C'est un peu tout ce à quoi le lecteur assiste dans La claire lumière du jour.

Tara, une épouse de diplomate un peu désoeuvrée depuis que ses filles sont adultes, rend visite à sa soeur Bim. Cette dernière, une universitaire célibataire, vit avec leur jeune frère autiste Baba dans la maison de leur enfance tout près de Delhi. le Old Dehli, celui relégué au passé, calme, où il ne se passe plus rien, alors que la frénésie des affaires et de la politique a continué son chemin vers la nouvelle capitale.

Tara est contente de se retrouver dans la maison où elle a grandi, elle se promène dans le jardin, lit des poèmes. Et Bim semble tout aussi contente de l'accueillir. Toutefois, le lecteur attentif remarquera les signes, comme son « insouciance soigneusement étudiée », ou bien sa certitude que sa soeur la croit « que les vieilles filles deviennent gâteuses avec leurs animaux parce qu'elles n'ont pas d'enfants ». Mais Bim réserve son aigreur surtout pour leur autre frère, Raja, et Tara s'efforce de les réconcilier. En vain ?

Toutefois, au fil des jours, la relation entre les deux soeurs connaît des hauts et des bas. Cette proximité, après tant d'années de séparation, fait remonter à la surface des souvenirs. Certains joyeux, la plupart moins. Et Bim, qui paraissait se complaire dans cette vie qu'elle croyait avoir choisie, eh bien, on se rend compte que son abnégation était quasi-forcé. Plusieurs retours en arrière nous montre à quoi ressemblait leur existence pendant leur jeunesse, aux quatre enfants, et comment leur destin aurait pu être tout autre.

L'auteure Anita Desai m'a un peu surpris. J'ai lu et apprécié plusieurs de ses recueils de nouvelles mais ses romans, ses oeuvres un peu plus longues, un peu moins. Je les trouvais correctement écrits mais sans plus. Tout cet effort mis à décrire avec réalisme les traditions indiennes (trop, peut-être ?), à raconter es successions d'actions, ça en réduisait le charme. Mais, dans La claire lumière du jour, l'équilibre me convient : des personnages mélancoliques au passé un peu trouble et aux relations tendues, mêlés à l'histoire de leur grand pays.
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