AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Annette55


« Réalité et fiction sont des partenaires pas des adversaires » .
«  Il y a des êtres nourris au lait du souvenir » .

«  Quelle plus grande présence qu'une absence qui vous hante ? » .
«  L'écrivain est cette mèche allumée sur un baril de poudre , la famille » .

Quelques passages de ce roman très beau, assez difficile à appréhender ,
Ici la fiction s'adosse à une réalité , c'est ce qui fait la profondeur , l'essence même de cette oeuvre romanesque , sensible , douloureuse ,marquante .

L'auteure nous conte deux récits en miroir , celle d'une famille Corse , imaginée, l'histoire tourmentée de Louis et Zabé, et les filles , et ses lourds souvenirs d'enfance , ce qu'il en reste , pétri de sensibilité : ,un enfant lit un roman, dans lequel la mère de l'héroïne est malade , à la fin , elle guérit , le lendemain on annonce à l'enfant que sa propre mère est à l'hôpital , elle vit une vraie aventure , elle est entrée dans un livre .

Seulement la réalité trahit la fiction , sa mère décède .

L'auteure remonte à la source , elle contient son enfance arrachée un jour d'été resplendissant.

Elle nous expose deux facettes de la narration , petits caractères pour une histoire, gros pour l'autre , faisant dialoguer en continu deux textes : une petite fille devenue écrivaine, l'autre à une tragédie au sein d'une famille marquée par l'écriture et surtout l'intensité douloureuse des sentiments .

C'est un récit intimiste , personnel, émouvant , l'auteure interroge les liens , leur force où elle puise depuis son début en littérature : c'est mon troisième livre d' Isabelle D. «  Ma morbidité heureuse c'est d'écrire » .

D'un horrible drame qu'elle a vécu enfant , la mort violente, déchirante d'un proche, l'énorme douleur se transformera en un partage littéraire, une construction au petit point , entre fiction et réalité , un brassage intense d'émotions fortes qui ne se mélangeront jamais avec un quelconque pathos.

Chaque membre de la famille s'enfermera avec ses chagrins , ses doutes, ses peurs , sa solitude .

L'écriture est ciselée, délicate , sensorielle , nous parle au plus près , entre : «  La lumière est éteinte , ce n'est pas la voix de notre mère «  et À propos des traductions de Zabè : La traduction , ce sont des blocs d'ombre que l'on déplace jusqu'à ce que tout s'éclaire » …
Très beau roman , difficile à lire, entre deux miroirs inversés , sombre , poétique ,, à la fois révélateur d'un geste littéraire abouti , un peu complexe entre fiction et réalité , où l'on espère que l'auteure a enfin trouvé paix et réconfort .

J'ai éprouvé beaucoup de difficultés à écrire cette critique , au vu de l'originalité de ce récit si particulier .
Commenter  J’apprécie          330



Ont apprécié cette critique (33)voir plus




{* *}