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Critique de Pois0n


Avant toute chose, merci infiniment à Babelio, l'opération Masse Critique, et bien sûr les éditions Alain Bargain pour m'avoir permis de découvrir cet ouvrage.

J'ai une confession à vous faire : la plume de Rémi Devallière m'était déjà familière. En effet, après avoir croisé l'auteur en dédicace, j'étais reparti avec deux livres et toute la collection de marque-pages en cadeau. Et comme j'avais beaucoup aimé ma lecture de « Calculs sévères à Saint Nazaire », je n'ai pas pu m'empêcher de sauter sur « L'esprit d'Hoëdic », chronologiquement le premier livre de la série, en le découvrant dans la liste Masse Critique. Après tout, j'avais déjà le marque-pages pour aller avec.

Et c'est un ré-gal d'un bout à l'autre ! Si vous recherchez un polar traditionnel, à l'ancienne, sans bidules technologiques (on est en 1976) et où les enquêteurs n'ont d'autre matériel que leurs cellules grises, vous allez adorer. Surtout dans le cadre insulaire de ce huis-clos à ciel ouvert, Hoëdic, petit bout de terre battu par les vents et loin de tout, dont la communauté, très soudée par le fameux « esprit d'Hoëdic », ne voit pas d'un bon oeil ces deux parigots venus fourrer leur nez partout. Enfin parigots... Anconi, lui, est resté marseillais jusqu'à la moelle, et ça s'entend. Parfois peut-être un peu trop... mais n'est-ce pas, finalement, ce qui rend le personnage si vivant ?
De toute manière, les différents protagonistes sonnent tous « authentiques », des plus sympathiques aux antipathiques, en passant par les bizarres. Ce qui signifie que le tabagisme sévère de certains et une dose non négligeable d'alcool pour d'autres font partie intégrante du tableau d'époque. On est en 1976, dans un petit village de pêcheurs, où les seules distractions sont le bistrot et le terrain de boules, donc, forcément, ça picole pas mal. Exclusivement entre hommes. le contraire choquerait dans un coin où le curé a encore, à ce moment-là, davantage d'influence que le maire ! Une carte postale temporelle donc, à prendre telle quelle, sans y voir un défaut et simplement cohérente dans son contexte.

Rémi Devallière donc, nous balade, lectorat et enquêteurs, dans tous les coins de l'île, à la recherche de réponses, et on patauge pendant un bon moment. Non que ce soit gênant : les premières pistes un tant soit peu solides apparaissent à la moitié du livre, mais pour les certitudes, il faudra être plus patient. Et encore, certaines suppositions que l'on aurait pu faire ne sont pas forcément les bonnes ! Un grand coup de chapeau à l'auteur, donc, pour faire partie des rares à savoir surprendre. Et ça, c'est sans oublier de mentionner l'action complètement imprévue vers la fin, où si ce n'est certes pas du grand spectacle à la Cussler non plus, l'originalité, soulignée par le rythme parfait de la narration, fait carrément mouche.

Donc, c'est très bon, et sacrément bien ficelé. Oui, le début est un peu lent à démarrer. Oui, certains dialogues ne font pas avancer l'histoire bien vite. Oui, on peut se lasser du parler marseillais d'Anconi, mais ça, c'est plus une question de goûts que d'autre chose. Bref, on peut ne pas accrocher pour diverses raisons, mais il n'y rien à reprocher à l'intrigue, qui mêle habilement plusieurs mystères, ni à la plume de l'auteur, aussi bien dans la forme que dans le fond, très documenté. Alors, si vous avez envie d'un polar sympa à l'ancienne, ne cherchez pas plus loin, et embarquez pour Hoëdic aux côtés d'Anconi et Lefebvre !
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