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Critique de beltane


L'histoire
Nous suivons Emilie, jeune fille d'une dizaine d'années, habitante de la Terre, dans une société où tout est géré via des objets numériques. L'Homme n'a plus besoin de réfléchir, puisqu'il est totalement dirigé par les Revery, des petites tablettes qui leur disent quel film regarder, fabriquent instantanément nourriture et vêtements. Les hommes n'ont plus qu'à gagner des points en jouant aux jeux vidéos pour évoluer dans la société. Les citoyens qui refusent de suivre les instructions des Reveries sont déclarés inaptes, et enfermés dans des bâtiments spéciaux, sorte de prisons dont ils ne ressortent jamais. Bien sur, notre héroïne est une rebelle, et elle est déclarée inapte après avoir posé trop de questions pour comprendre.
Hors du Temps et de l'Espace, Antonie, Bibliothécaire, aide les âmes à rêver, pour échapper au Voleur de Coeur. Elle doit former une apprentie. Emilie est choisie, et s'échappe par magie de sa “prison”. Elle se retrouve dans la Bibliothèque, auprès d'Antonie, qui lui apprendra à déchiffrer les signes des livres, et à accompagner les âmes dans leurs rêves. Pour son initiation, Antonie fait lire une histoire à Emilie : c'est cette histoire qui sera relatée dans la grosse majorité du livre.
Une architecture cohérente, mais compliquée.
“La Bibliothèque : Grandir” est un long roman. Impossible d'insérer ce premier tome dans une case. Dystopie, Science-Fiction, Fantastique, Epic Fantasy, Conte philosophique… autant de genres représentés dans un seul livre. C'est un mélange détonnant, mais la digestion est parfois un peu difficile. le gros point positif du roman est la totale cohérence de l'histoire malgré la multiplication des genres. Et pourtant, passer d'une société complétement techno-dirigée à des créatures magiques, ce n'est pas toujours évident.


Parce qu'il en faut du temps pour comprendre. Pauline Deysson a joué sur la technique que j'appelle personnellement la technique des Matriochkas. Un peu comme Azel Bury, dans “La Femme qui tua Stephen King“. Kezaco la technique des matriochkas vous demandez-vous? Et bien c'est raconter une histoire dans une histoire, qui elle-même, parfois, raconte une histoire. Donc, Pauline Deysson a choisi d'imbriquer plusieurs histoires. Aussi il faut bien suivre pour ne pas confondre les personnages, et pour comprendre où nous en sommes dans le récit. le lecteur peut avoir du mal à saisir les enjeux, même s'il est aguerri. Pour autant, une fois que l'on a sauté les premiers obstacles, l'histoire nous embarque entièrement. le danger résidant justement dans la volonté du lecteur de passer l'obstacle, ou non.
Un conte philosophique, critique de notre société actuelle
On peut lire “La Bibliothèque”, sans essayer de comprendre le sens qui s'y cache. le prendre comme une jolie histoire, un roman d'aventures atypique, dans un milieu technologique hostile peuplé par des créatures magiques invisibles aux yeux des hommes. S'amuser d'un personnage qui accompagne les âmes dans leurs rêves, et qui rêve elle-même une histoire qui lui parait si vraie qu'elle en oublie que ce n'était pas la réalité. Mais il ne faut pas longtemps au lecteur pour comprendre que ce n'est qu'une parabole de notre société. Une projection presque. D'ailleurs un long passage m'a fortement rappelé une scène du film “Abyss”. Pauline Deysson passe par le récit merveilleux pour faire une critique, une mise en garde à notre société actuelle.
Avec poésie, elle tente d'ouvrir l'esprit du lecteur, et de l'emmener dans des lieux où il ne pourra que tomber sous le charme de la tolérance. Mais quelques passages un peu lourds gâchent le plaisir. Dans un roman aussi long, il est important de maintenir le rythme et d'alléger la lecture afin de ne pas la rendre trop oppressante. de longues explications, des descriptions allongées, rendent indigestes certains passages qui auraient mérités d'être raccourcis.
Et si une seule histoire avait suffit?
D'ailleurs, c'est l'histoire contenue dans le livre qu'Antonie donne à Emilie qui sera la plus passionnante. le lecteur en arrive même à regretter la fin de la lecture de la jeune fille, et le retour dans la Bibliothèque hors du Temps et de l'Espace. Signe que l'auteure sait comment faire passer des émotions, toutes les aventures d'Emilie pourraient faire l'objet d'un seul bouquin, sans cette Bibliothèque. Et même si cela enlèverait le côté métaphysique de l'Intrigue, cela rendrait sans doute le livre plus digeste. Mais aussi plus banal. Parce que le mélange des genres, et les histoires entremêlées font toute l'identité de ce premier tome, dont on ne peut attendre que la suite (un chouilla plus simple on l'espère) avec impatience.
Lien : https://www.book.beltanesecr..
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